Déclaration liminaire de Richard GHIS, secrétaire académique SNES-FSU, le mardi 23 juin lors de l’ouverture de la FPMA consacrée aux mutations intra-académiques des professeurs certifiés et agrégés.

Le travail des élus s’effectue dans un contexte marqué par de graves attaques ministérielles contre les droits des personnels, visant à remettre en cause des règles transparentes, équitables et applicables à tous.

Dans notre académie, la campagne de vérification de vœux et barèmes au sein des groupes de travail a conduit les élus à faire corriger des oublis ou erreurs de l’administration. Ils ont contrôlé que les droits de chacun sont pleinement pris en compte par l’employeur, préalable essentiel aux opérations de mutation.

Dès le mouvement inter-académique de cette année, le ministère a tenté de contourner systématiquement le contrôle qu’exercent en commission les élus des personnels. Dans cet objectif, il a communiqué aux demandeurs de mutation des informations individuelles sur la base de documents de travail inachevés. Les collègues, en signant par milliers les pétitions nationale et académique unitaires initiées par le SNES, ont montré qu’ils n’étaient pas dupes.

Lors de la phase intra-académique, sur consigne du ministère, le recteur a communiqué par SMS, dilapidant l’argent public, avant la tenue des commissions des informations personnelles à partir d’un projet d’affectation qui est un document de travail. Ce faisant, il mène une offensive de grande envergure contre les droits des personnels et le paritarisme qui les garantit Si cette offensive devait se traduire par le rejet des améliorations que nous proposons, cela serait proprement scandaleux car cela reviendrait à faire payer aux candidats à la mutation, ainsi qu’au service public d’éducation, le prix de choix idéologiques.

Vous avez envisagé un temps de procéder à des affectations hors barème ; vous avez envisagé un temps de refuser de mettre au mouvement la totalité des postes vacants afin de pouvoir en attribuer certains de manière discrétionnaire ; vous avez envisagé un temps le gel d’affectations publiées avant même l’instance paritaire (soustraites de fait à tout contrôle) et rendant plus difficile l’examen contradictoire avec les élus du personnel… L’examen du projet de l’administration révèle que le recteur dégrade encore les conditions de mobilité, déjà fort peu satisfaisantes, des enseignants de l’académie : alors qu’un candidat volontaire sur trois avait obtenu une mutation en 2008, si ces dispositions étaient maintenues pour ce mouvement, ce serait moins d’un candidat sur quatre qui muterait. En appliquant de telles dispositions, le recteur ferait fi de la pétition unitaire signée par plus de 3000 collègues et ouvrirait la voie au fait du prince, à tous les passe-droits et au clientélisme : pour nous, représentants des personnels, cela serait inacceptable.

Les commissaires paritaires du SNES ont travaillé sur un projet de mouvement qui est nécessairement incertain, car la complexité et la variabilité de nombreux paramètres et les défauts structurels de fonctionnement du logiciel interdisent de considérer comme définitif et abouti une simple ébauche informatique.

Les principes du mouvement s’imposent à tous, nul ne peut y déroger, pas même l’employeur qui de plus a défini ces principes et a à charge de les appliquer. Le mouvement général s’effectue selon les vœux et les barèmes de chaque candidat, en fonction des postes à pourvoir pour la rentrée prochaine. Le barème individuel, et lui seul, départage les candidats sur un poste. Chaque candidat doit être affecté le plus haut possible dans ses vœux : c’est ce que nous défendrons tout au long de ces FPMA.

C’est bien ce travail précis et exhaustif qui garantit à chacun que l’égalité de traitement est respectée. L’examen contradictoire assure la transparence. C’est ce dont voudrait s’exonérer le recteur. Le SNES et ses élus sont résolus à continuer d’exercer le contrôle démocratique pour lequel la profession les a élus.

Pour notre part -une fois n’est pas coutume- nous conclurons notre déclaration en citant un célèbre ministre de l’éducation qui déclarait, il y a dix ans de cela : « un professeur efficace est un professeur bien muté », c’est-à-dire pour nous au barème et non de manière discrétionnaire et arbitraire, et dans un cadre paritaire respecté et renforcé, seul à même de garantir équité et transparence.