Les documents communiqués par l’administration le 3 septembre dernier, lendemain de la rentrée effective des élèves, nous ont permis d’élaborer un rapide état des lieux statistique. Globalement, pour le remplacement et pour les remplaçants, l’année 2010-2011 ne débute pas sous les meilleurs auspices.

Effectifs globaux : à peu près stables et toujours insuffisants

Effectifs globaux

Un millier de TZR, affectés à 61% le 3 septembre 2010

Malgré le faible nombre de TZR stabilisés au mouvement intra 2010, le nombre global de TZR est stable par rapport à 2009-2010 : 1056 TZR (agrégés, certifiés, CO-Psy, CPE, professeurs d’EPS) contre 1041 l’an dernier. Phénomène assez surprenant, la proportion de collègues déjà nommés au 3 septembre reste du même ordre que celle de l’année dernière : 61%. En effet, on pouvait supposer qu’avec le nouveau régime imposé aux stagiaires, désormais employés à plein temps, on assisterait à une raréfaction des BMP vacants… Ce ne fut pas le cas.

La précarité a de l’avenir

Au total, le rectorat disposait donc au 3 septembre de 405 TZR disponibles pour effectuer des remplacements, soit une « masse de remplacement » s’élevant approximativement à 3,5% du total des personnels. C’est dérisoire : le ministère lui-même considère qu’il faudrait 5%, le SNES estime que la couverture des vrais besoins en remplacement par des personnels titulaires, formés, et volontaires nécessiterait une masse de remplacement de 10%. Dans ces conditions, la précarité a encore de beaux jours devant elle dans l’académie, et sous toutes ses formes : auxiliariat, contrats, et pire encore vacations.

Vous avez dit « disciplines excédentaires » ?

En effet, plusieurs disciplines affichent des taux d’affectation au 3 septembre déjà très élevés : en Lettres modernes et classiques, Anglais, Espagnol (discipline dont l’administration prétendait pourtant qu’elle était « excédentaire » !), Italien, Éducation musicale, EPS, plus de deux collègues sur trois étaient déjà affectés à cette date, et plus d’un sur deux en Mathématiques, en Histoire-Géographie, en Allemand et en Sciences Physiques. Plus nous avancerons dans l’année scolaire, plus le recours aux non-titulaires se généralisera dans ces disciplines, et plus les remplacements non assurés seront nombreux quand le « vivier » (sic) des non-titulaires sera épuisé… Seules quelques disciplines souffrent un peu moins de pénurie, et encore, il est de plus en plus fréquent que les collègues concernés soient sollicités en LP ou dans des disciplines prétendues « connexes » !

Les ravages d’une gestion purement comptable des personnels

Sur plusieurs établissements

Les critères « qualitatifs » (affectations sur plusieurs établissements, plusieurs communes…) dont nous disposons ici ne donnent qu’un aperçu imparfait des conditions de travail et d’existence imposées à de nombreux collègues, mais certaines tendances valent d’être relevées…

Et 1, et 2, et 3 établissements !

Malgré un léger tassement (8 au lieu de 16 l’an dernier), l’administration continue de prononcer des affectations de TZR sur 3 établissements. Le principe même est proprement scandaleux, et montre bien l’intérêt porté aux conditions matérielles et pédagogiques de la mise en œuvre de nos missions. Les élus SNES continueront de combattre ces aberrations.

TZR : une « ressource humaine »… épuisable !

Au total, ce sont 31% (33% en 2009-2010) des TZR qui ont été affectés sur plusieurs établissements, dont 110 sur des communes différentes. Derrière ce chiffre, des réalités fort diverses, et parfois cruelles pour de nombreux collègues : des affectations improbables 1/ du fait de jumelages distants (Saint-Raphaël / Vidauban, Roquefort / Saint-Vallier…) 2/ par les contraintes pédagogiques imposées (affectations en LP, en collège + lycée, voire collège + lycée + LP !).