Nous ne pouvons que regretter l’absence de monsieur le recteur, représentant le ministre dans notre académie, lors de l’installation de cette nouvelle CAP des certifiés au moment où le ministre a crée la pagaille pour le mouvement inter en faisant communiquer par une plate forme téléphonique privée des résultats présentés comme définitifs alors qu’aucun projet n’avait été communiqué aux élus des personnels et que les commissions paritaires ne s’étaient pas tenues.

De très nombreux collègues se sont émus de telles pratiques, jugées cavalières voire choquantes.
Est ce le rôle d’un employeur que de vouloir faire avec l’argent du contribuable et sur le dos des personnels une opération de communication commerciale ?
Nous ne le pensons pas si l’employeur se doit d’informer ses personnels se serait par exemple en utilisant les moyens existants dont il dispose et en transmettant aussi au plus vite un arrêté d’affectation dans leur nouvelle académie.
Pourquoi alors diffuser des « résultats » anticipés et non vérifiés ?
Le ministère cherche d’abord à prendre, sans contrôle, la main sur les affectations des personnels et à multiplier les nominations discrétionnaires, à la tête du client. Il est clair qu’il a essayé pendant les commissions de limiter le nombre des corrections nécessaires pour assurer un mouvement juste et le respect des droits de chacun.
Il veut dresser aussi, par cette opération de communication commerciale, un rideau de fumée pour accréditer l’idée que les élus des personnels sont inutiles. Il veut enfin supprimer tout contrôle paritaire à l’intra et sur les affectations de TZR.
Par leur forte participation aux élections de décembre, les personnels ont confirmé leur attachement au paritarisme. Les droits des élus dans les CAP doivent être respectés pour qu’ils puissent exercer la mission que les personnels leur ont confiée par le suffrage universel direct : contrôler, corriger et améliorer les projets de l’administration, et rendre compte.
La meilleure transparence est l’application à tous de règles claires, connues et équitables : c’est bien cela qu’aujourd’hui le ministère et le recteur entendent remettre en cause.
Dans notre académie, l’ensemble des organisations syndicales seront très vigilantes pour que les engagements pris par le recteur le 20 février suite à la signature massive de la pétition unitaire académique soient tenues.

Au moment aussi où le recteur s’apprête à dégrader une nouvelle fois nos conditions de travail au quotidien, sa présence lors de l’installation de cette CAPA aurait été un signe pour l’ensemble de la profession.
En effet, comment imaginer qu’avec 122 emplois de moins nous ayons moins d’élèves par classe, plus de travaux en petits groupes, que les remplacements des personnels soient mieux assurés.
Comment imaginer qu’en multipliant les postes sur deux établissements et des compléments de service illégaux comme il s’apprête à le faire lors des prochains CTP et en maintenant un volume d’heures supplémentaires indécent au moment où le chômage et la précarité ne cessent d’augmenter que notre travail déjà difficile sera facilité ?
Pourtant notre académie détient un bien triste record :celui des plus mauvaises conditions de travail pour les élèves et les personnels en lycée comme en collège.

En plus de ces mauvaises conditions, le salaire que nous octroie notre employeur entraine une perte considérable de notre pouvoir d’achat plus de 20% sur les deux dernières décennies.
Dans le même temps il essaye de faire croire que tous les enseignants sont payés de la même manière et qu’il serait urgent d’instaurer une part de mérite : c’est donc un nouveau mensonge ministériel à moins que le ministre ignore les différences de traitement de ses personnels (180 000 euros sur une carrière de 40 annuités pour un certifié grand choix et 100 000 euros au choix !) par les temps qui courent cela représente une sacrée somme !
Quant à la nécessaire élévation du niveau de recrutement, elle ne peut pas être prétexte à supprimer la formation des enseignants sauf à considérer qu’enseigner c’est innée, nous pensons pour notre part que c’est un métier.

Comme vous pouvez le constater ce nouveau mandat ne s’ouvre pas sous les meilleurs auspices c’est le moins que l’on puisse dire, c’est d’ailleurs pour cela que nous sommes réunis ce jour et pas demain puisque nous serons en grève avec la très grande majorité de nos collègues même si les chiffres du ministre et du recteur annonceront le contraire mais comment pourrait-il en être autrement quand on calcule un taux de grévistes intégrant des personnels qui ne sont pas de service !
Nous serons aux côtés des autres salariés du public et du privé pour défendre notre pouvoir d’achat avec des salaires en augmentation mais aussi pour défendre l’emploi public qui peut et doit jouer un rôle.
Le premier geste fort serait par exemple dans notre secteur le rétablissement des 13 500 emplois supprimés pour la rentrée 2009 et l’obtention d’une véritable revalorisation de notre métier et des conditions de travail qui permettent d’assurer la réussite de tous nos élèves.
Pour le moment c’est bien le chemin opposé qu’essaye d’imposer ce gouvernement et le recteur.
Pourtant les uns et les autres seraient bien inspirés d’entendre et surtout de prendre en compte les demandes formulés par les personnels et qui sont soutenues par près des ¾ de l’opinion publique.

Nous pensons que si cette situation perdure elle pourrait gêner le déroulé de nos prochains travaux, car nos collègues sont exaspérés par l’accumulation des mauvaises nouvelles et des multiples provocations à tous les niveaux de l’institution.
Espérons malgré tout que nous pourrons dans la sérénité et le respect mutuel assurer le paritarisme seul rempart à nos yeux à l’arbitraire que veut nous imposer notre employeur.