27 avril 2010

Académie

Formation des nouveaux stagiaires : c’est vraiment du n’importe quoi !

Le recteur vient de dévoiler ses premières intentions concernant l’organisation de la formation des nouveaux stagiaires lors d’un groupe de travail organisé au rectorat lundi 26 avril : la mise en œuvre d’une véritable formation et l’affectation à plein temps des stagiaires sont bien incompatibles comme le dénonce le SNES depuis le début. Après avoir gelé 110 postes en établissement lors du dernier CTPA et 95 postes provisoires pour affecter à temps plein les stagiaires, les premières propositions ne sont pas acceptables.

Des stagiaires pressés comme des citrons

Les nouveaux lauréats devraient connaître leur affectation aux alentours…du 26 août ! Quand on entre dans une académie que l’on ne connaît pas ce sera facile pour eux de se loger ! Mais bonne nouvelle ils devraient connaître à ce moment-là les niveaux dans lesquels ils auront à enseigner toute l’année.

Non content de les faire rentrer le 26 août, sans aucune couverture en cas d’accident- car ils ne seront officiellement recrutés au 1er septembre 2010- recteur et ministre veulent leur faire financer les journées de formation.

Ils auront les cours à préparer, une progression à mettre en œuvre, des copies à corriger, devront suivre les cours du tuteur (une demi-journée par semaine !), des séances de formation (une dizaine de jours) à l’université…tout cela se mettant en œuvre la journée où le stagiaire sera « libéré » de cours (le mardi ou le jeudi selon sa discipline) !

En clair le stagiaire effectuera un service à 100% devant les élèves plus une formation d’un tiers de son service : il aura donc une année à 133% de travail pour apprendre un métier qu’il ne connaît pas.

Ces propositions sont inadmissibles, et laissent croire qu’enseigner n’est pas un métier de conception, et que quelques heures avec un « chaperon » peuvent suffire pour apprendre, par mimétisme, « le plus beau métier du monde ».
C’est aussi un mépris affiché pour les personnels du service public d’éducation mais aussi de nos élèves et de leurs familles.

Des tuteurs « compagnons » sous pression

Les collègues auxquels cette charge sera proposée vont certainement y réfléchir à plusieurs fois :
Une rentrée bien anticipée puisque leur présence serait « appréciée » dès le 26 août ! Puis la charge de travail serait plus qu’importante :

  • accueil pendant 8 semaines du stagiaire pendant une demi journée chaque semaine dans les cours
  • une demi-journée pendant ces mêmes semaines de préparation de séances de cours, d’évaluation, etc...
  • une demi-journée par semaine que le tuteur passerait dans les classes de son stagiaire

Le compagnonnage serait donc une surcharge plus qu’importante de travail dans des conditions très difficiles.

Par ailleurs et surtout, la mise en œuvre d’un tel dispositif leur fait porter l’essentiel de la responsabilité de la formation et du devenir des nouveaux recrutés.

Une copie à revoir de toute urgence

Nous réclamons depuis le début le retrait des textes régissant ces mesures inacceptables. Nous voulons une véritable formation au métier d’enseignant avec des tuteurs et des formations universitaires au sein des IUFM. 
Tout employeur, digne de ce nom, se doit de former ses salariés l’État ne peut pas déroger à ce principe.
Nous exigeons une affectation des stagiaires sur au maximum 12h de service devant les élèves et la mise en œuvre d’une formation de 8h hebdomadaires avec des formations de niveau universitaire par l’intermédiaire des IUFM. 
C’est le seul moyen de respecter les élèves et leur famille, car enseigner ç’est un métier qui s’apprend…gérer l’éducation nationale aussi !