23 juin 2008

Actualités

texte action adopté par le conseil syndical du snes à nice le 23 juin 2008

Un contexte économique et social difficile pour les salariés

Le projet politique de N. Sarkozy, sous la bannière du changement et de la modernité, impose, en même temps que d’inquiétantes régressions dans les droits des étrangers, des reculs des solidarités et de la justice sociale ; le modèle social français est attaqué dans sa globalité : assurance maladie, retraites, code du travail, récemment remise en cause du droit de grève et de la durée légale du travail, tout y passe, jusqu’aux pensions de réversion !
Les choix fiscaux asphyxiant les recettes de l’État tout en favorisant les contribuables les plus aisés, conjugués à la volonté de se conformer aux injonctions européennes sur les déficits publics se traduisent par un désengagement de l’Etat, des attaques renouvelées contre la Fonction Publique et les services publics présentés sous l’angle du coût, une politique salariale de rigueur pour les fonctionnaires. La RGPP, lancée par N. Sarkozy dans le discours du 19 septembre 2007, a fait l’objet en décembre de premières décisions ; au-delà des suppressions d’emplois, la RGPP déploie une démarche d’ampleur, de l’abandon de missions à leur externalisation voire privatisation, une restructuration de l’administration territoriale qui compromet la proximité des services pour les usagers, l’affaiblissement des statuts et garanties collectives des personnels.

Pour un système éducatif ambitieux

Dans l’Education, la succession de mesures décidées unilatéralement traduit une conception ségrégative et consumériste de l’école ramenant la responsabilité de la réussite ou de l’échec à l’individu et sa famille. Dans le même temps l’ampleur des suppressions de postes présentes finit par porter atteinte à l’offre de formation et aux conditions d’études de nos élèves aussi bien au lycée qu’au collège. Si sous la pression de nos actions puissantes et répétées le ministre a fini par décider d’ouvrir les discussions sur la réforme du lycée, la vigilance sera de rigueur même si certaines de nos idées (maintien de la filière technologique et du baccalauréat, élévation du niveau de qualification pour tous les élèves) sont présentes dans la lettre de cadrage. Le risque d’une formation au rabais et appauvrie n’est pas écartée (autonomie des établissements, réduction des horaires offerts aux élèves).
La réussite de tous les élèves ne semble pas la préoccupation première de ce gouvernement, même s’il essaye de le faire croire à l’opinion en ouvrant les établissements en plein mois d’août et le soir après la classe en HS ou par le recrutement de personnels non formés et sous - payés. Mais la ficelle est vraiment trop grosse !

Non aux HS Oui aux emplois !

La rentrée 2008 se traduit par des milliers de suppressions de postes, par des heures supplémentaires encore plus nombreuses, et par la mise en œuvre de réformes pilotées par l’économie de moyens.
Cette politique dans notre académie va se traduire par la suppression de 400 postes dans nos établissements et par un volume inacceptable d’heures supplémentaires. Ce n’est pas de cette manière que nous pourrons assurer la réussite de tous les jeunes. La campagne menée depuis le mois de février sur le refus collectif des heures supplémentaires a été un succès incontestable, il faudra « tenir bon » au mois de septembre face aux pressions des hiérarchies locales.

De l’ambition aussi pour nos métiers

Pour les personnels l’avenir est pour l’instant bien incertain que ce soit au travers des propos du ministre de la fonction publique ou de celui de l’éducation.
Le statut de fonctionnaire apparaît comme le « verrou » à faire sauter pour « moderniser » la fonction publique, en réalité pour la faire disparaître.
Si le recrutement au niveau du master peut être une avancée voire un point d’appui pour répondre aux exigences sans cesse renouvelées de nos métiers pour ouvrir de véritables négociations sur la nécessaire revalorisation sociale et salariale de nos professions, la réforme annoncée n’est pas à la hauteur des enjeux : devenir plus que flou des concours, formation réduite au compagnonnage, développement du contrat, autant de perspectives inacceptables.
Concernant nos carrières, le ministre est contraint par nos mobilisations de lâcher du lest en augmentant les ratios d’accès aux hors classes et les indemnités pour les CPE et les Co-Psy. La hors classe comme fin de carrière pour tous pourrait à très court terme devenir réalité. Elle reste cependant à acquérir pour les CO-Psy.
Cela ne saurait faire oublier les horreurs du rapport Pochard : bivalence au collège, augmentation du temps de service, augmentation du poids des hiérarchies locales sur les promotions voire les mutations. Autant de pistes pour dégrader, dévaloriser et transformer nos métiers qu’il nous faudra combattre si le ministre persiste à ne pas s’en détacher.

Poursuivre la mobilisation et la construction du rapport de forces dès la rentrée

Cette année scolaire aura été marquée par des mobilisations puissantes et répétées, le plus souvent dans l’unité même si la fin de l’année scolaire a vu se fissurer l’unité syndicale aussi dans notre secteur, qui ont bousculé le gouvernement en faisant bouger certaines lignes. Par contre sur certains dossiers en particulier sur « le noyau dur » des suppressions d’emplois correspondant au non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite et sur l’augmentation du volume des heures supplémentaires correspondant « au travailler plus pour gagner plus », nous n’avons pas encore réussi à faire reculer le gouvernement. C’est aussi le cas du dossier des retraites et du pouvoir d’achat des actifs comme des retraités.

En tout état de cause ces dernières semaines ont montré que l’action restait un moyen de faire bouger les choses, même celles qui semblaient hors de portée.

La rentrée s’annonce difficile. La question des heures supplémentaires sera cruciale. Si l’administration réussit à les faire accepter, ministre et recteur pourront annoncer une rentrée réussie et ce sera un feu vert à de nouvelles régressions. Aujourd’hui c’est collectivement qu’il faut demander la constitution d’emplois du temps respectant la volonté clairement exprimée des collègues d’avoir un service sans heures supplémentaires. Prévoir un contact avec les parents pour les informer et obtenir leur soutien pour obtenir avec eux la transformation de ces heures supplémentaires en heures postes.

Le CSA estime qu’il faut poursuivre dès la rentrée la riposte sur les questions de l’emploi, du budget, du pouvoir d’achat, en organisant la grève dans un cadre fédéral et unitaire dans la première quinzaine de septembre.

Le conseil syndical appelle les S1 :

 A tenir dès le jour de la pré-rentrée une heure d’information syndicale pour mettre en œuvre les actions de rentrée et faire le point sur la situation locale et nationale
 A mettre en œuvre la campagne de syndicalisation en liaison avec les élections professionnelles du jeudi 2 décembre

 A poursuivre et amplifier le refus collectif des heures supplémentaires

 A conduire dès les premiers jours de la rentrée l’action dans les établissements : occupations, rassemblements pour alerter l’opinion sur les conditions de la rentrée avec communiqués de presse, en y associant les parents d’élèves. Ces actions seront relayées à tous les niveaux de l’organisation

 A recenser toutes les difficultés (non remplacement, heures supplémentaires refusées, chômage des non titulaires de l’année précédente, dysfonctionnement des vies scolaire...)
 A participer aux AG des S1 qui se tiendront le mercredi 3 septembre après midi à Nice et Toulon pour faire un premier point sur la rentrée et les actions en cours

 A poursuivre les campagnes d’informations et de dialogue sur l’accompagnement éducatif sans oublier notamment que les modifications horaires liées à la mise en place de l’accompagnement éducatif doivent faire l’objet d’un vote en CA.

Le SNES doit également poursuivre l’action sur les pensions et les retraites, mais aussi sur le pouvoir d’achat des actifs et des retraités.

Le premier trimestre de la prochaine année scolaire sera marqué par les élections professionnelles. Pour le SNES, c’est l’occasion de faire entendre qu’il est en phase avec la profession et qu’il reste le meilleur outil pour la défense des personnels et du service public d’éducation. Le CSA demande aux secrétaires de S1 de s’impliquer totalement non seulement dans les élections professionnelles, mais aussi dans celles des CCP pour les personnels non titulaires qui auront lieu le jeudi 2 décembre. Il demande aussi à chaque section d’établissement de s’engager dans les élections qui auront lieu dans les collectivités territoriales le jeudi 6 novembre.