Ne sont connues à ce jour que les grandes lignes des projets d’arrêtés portant sur l’évaluation.

Le SNES-FSU a d’ores et déjà obtenu la suppression du bilan d’activité, à raison de son caractère inacceptable et aussi plusieurs avancées importantes issues des discussions menées avec le ministère :

  • le maintien de la double évaluation pour les professeurs et son extension aux corps des CPE et des Psy-ÉN ;
  • le cadrage national et statutaire des moments d’évaluation et la limitation de leur nombre à trois au cours de l’ensemble de la carrière ;
  • la quasi déconnexion entre l’évaluation et le déroulement de la carrière, son faible impact sur le déroulement de la carrière (trois ans et demi au maximum sur la durée totale) ;
  • la fin définitive de tout entretien professionnel annuel avec le chef d’établissement ;
  • le fait que l’absence d’un des « rendez-vous de carrière » (due par exemple à un congé maternité ou parental, ou à un CLM ou CLD…), ne peut empêcher l’examen en CAP ni de l’avancement d’échelon, ni de la promotion de grade ;
  • la possibilité de contester la totalité de l’ensemble du compte-rendu d’évaluation (pédagogique et administrative) devant une CAP ;
  • la reconnaissance statutaire du droit individuel de chacun ou d’une équipe à bénéficier à sa demande d’un accompagnement (conseils, formation continue…) à tout moment de la carrière, quand « l’institution » ne peut que « proposer » ledit « accompagnement ».

Le SNES-FSU promeut une lecture offensive des nouvelles modalités d’évaluation : le poids du management local, devant toujours être combattu, sera beaucoup moins déterminant dans l’avancement ou la promotion. Il sera ainsi plus aisément possible de résister aux prescriptions bureaucratiques et managériales exercées sur nos pratiques professionnelles, y compris dans le contexte des réformes en cours ou à venir.

Toutefois, de nombreux et graves problèmes subsistent, en particulier :

  • le découpage de l’évaluation des personnels en items laisse croire que nos métiers pourraient être disséqués ou « saucissonnés », ce qui va à l’encontre de la notion de concepteur qui est la réalité de notre position de cadre de l‘État, et que nous défendons ;
  • l’économie générale des items pourrait faire porter l’évaluation davantage sur les missions périphériques que sur la mission d’enseignement ;
  • la grille d’évaluation peut permettre aux chefs d’établissement d’interférer davantage qu’actuellement dans l’évaluation pédagogique, certains items étant objectivement des outils de néo-management ;
  • l’absence de création d’une inspection spécifique pour les CPE ou les professeurs-documentalistes ;
  • concernant l’évaluation des professeurs-documentalistes, le SNES-FSU sera attentif à ce que le cœur de l’évaluation porte bien sur le triptyque de leurs missions (activités d’enseignement le cas échéant, gestion du fond documentaire et participation à l’action culturelle de l’établissement, importance pédagogique de cet ensemble), et soit de la responsabilité de l’IPR ;
  • enfin, pour les CPE et les professeurs-documentalistes, la répartition des items entre inspection et chef d’établissement doit être la même que pour tous.

La notion d’accompagnement comporte des risques, en particulier celui de pressions qui pourraient s’exercer localement sur les collègues au prétexte de « l’accompagnement par le chef d’établissement » ce que le SNES-FSU combattra.

Le retard dans la communication des projets d’arrêtés aux organisations syndicales démontre qu’il est possible d’obtenir des avancées supplémentaires pour les personnels. Le SNES-FSU poursuit ses interventions au plus haut niveau pour obtenir davantage de garanties sur le respect de la liberté pédagogique et une évaluation centrée sur le cœur de métier. Il juge qu’en l’état les projets de grille sont inacceptables et déterminera sa position sur les nouveaux projets de grille dès qu’ils seront connus.