DÉCLARATION LIMINAIRE

NOTATION DES CERTIFIES, CAPA DU 1ER JUILLET 2014

Cette CAPA est l’occasion de rappeler ici l’attachement du SNES-FSU et des syndicats de la FSU à la double évaluation des professeurs.

• Une évaluation administrative qui répond à ce qui relève du respect des obligations professionnelles. Suivant les chefs d’établissement, elle peut prendre un caractère plus ou moins extensif.
• Une évaluation pédagogique pour laquelle les missions des Inspecteurs Pédagogiques doivent être réorientées vers l’aide et le conseil et reposer sur la réalité du travail qui est fait dans la classe. Les inspections pédagogiques doivent être plus fréquentes, leur rythme doit être le même pour tous. La périodicité de 4 ans, fixée par la LOLF, doit être respectée.

Pour le SNES-FSU, aucune confusion ne doit avoir lieu entre les deux domaines administratif et pédagogique. Cette confusion étant majoritairement la source des contestations de note ou d’appréciation, objet en partie de la CAPA d’aujourd’hui.

Pour être confortée et améliorée, cette double évaluation doit néanmoins évoluer. Pour le SNES-FSU, l’évaluation des personnels, et particulièrement des professeurs, a pour finalité primordiale l’amélioration du service public d’éducation.

En conséquence, elle doit résolument rompre avec tout dispositif qui crée une concurrence entre les membres d’une même équipe. Ce dont la profession et le service public d’éducation ont besoin, c’est bien d’une évaluation réorientée vers le conseil et l’accompagnement, déconnectée de l’évolution de carrière. Professeurs certifiés, affectés dans des environnements forts divers et confrontés à des problématiques professionnelles de plus en plus complexes dans nos pratiques quotidiennes, nous n’accomplissons pas nos missions pour avoir de bonnes notes : il est temps de rompre avec cette conception étriquée et infantilisante de l’évaluation.

Pour les professeurs aussi, il est temps de passer à une conception « bienveillante » de l’évaluation.

Tout comme il est temps de tourner définitivement le dos à certaines méthodes de management de type « entretien individuel de carrière » systématique, méthodes qui ont déjà fait la preuve de leur nocivité dans d’autres secteurs d’activité. Le service public d’éducation vaut mieux que cela, et ceux qui le font vivre, au quotidien et avec engagement, valent mieux que cela.

Le premier constat qui s’impose est celui du faible nombre de contestations. C’est un constat positif, à mettre à l’actif de l’important travail fourni en amont par vos services :

• cadrage de l’opération par une circulaire sans cesse améliorée au fil des années et nous y sommes pour quelque chose.

• repérage des anomalies, et nombreux échanges avec les établissements concernés. Nous remercions ici l’ensemble de nos interlocuteurs rectoraux mobilisés autour de ces taches et autour de la préparation de cette instance.

Nous revenons cette année à un nombre de contestations, 21, proche de la campagne 2011-2012. Celle de l’an dernier, avec un nombre plus élevé avait vu deux établissements se hisser au palmarès : le collège Vernier à Nice et le collège Wallon à la Seyne/mer.

Si pour le collège Wallon, la situation semble réglée, le collège Vernier est toujours à l’actualité avec 4 contestations de note (et une cinquième pour le corps des agrégés) et 3 contestations d’appréciation même si la conflictualité semble moindre mais d’une nature différente.

En dehors de ce cas particulier, il est difficile d’établir une typologie des contestations. Il faut cependant noter que si les professeurs représentent 65% des certifiés, elles représentent 70% des contestations et toujours 60% des hors classe.

Un examen attentif du listing nous a conduit à repérer un certain nombre de « bizarreries » qui persistent. Nous avons obtenu des réponses dans le cadre de notre travail préparatoire, en consultant les documents prévus à cet effet par vos services : augmentations supérieures à un point, notes hors-grille…

En effet, mieux vaut être affecté au collège René Cassin à Tourettes-Levens qu’au collège Roger Carles à Contes. Ces deux collèges, séparés seulement par 4,2 km au distancier rectoral, voient des pratiques de notation administrative totalement opposées. A Tourettes-Levens 48% des certifiés sont notés hors grille (12 sur 25), c’est le record de l’académie, à Contes 0% (0 sur 16), ce n’est pas un record, beaucoup d’établissement sont dans le même cas. Nous souhaitons, que pour les années à venir, ces disparités soient atténuées. L’immense majorité de nos collègues s’engage dans la réussite des élèves et du service public d’éducation.

Pour revenir au collège René Cassin, le rapport circonstancié que doit établir le chef d’établissement se résume de façon systématique à la recopie de l’appréciation littérale sur la notice annuelle de notation administrative.

Concernant la notation hors grille, elle ne subit pas comme nos salaires la rigueur du gel. Pour une population de certifiés sensiblement équivalente, 279 notations hors grille l’an dernier 308 cette année. Soit une croissance de 10 %. Nous en rêvons pour nos salaires !

Il est d’habitude à la fin d’une déclaration liminaire, et c’est une bonne habitude, de remercier les services pour le travail qu’ils ont réalisé, la qualité des échanges et l’accueil qu’ils nous ont réservé.

Nous n’avons aucun doute que leur établissement respectif, au contact quotidien de nos collègues, M^me Picot et M^me Alengry, montreront le même attachement et le même engagement pour le service public d’éducation. Elles ont contribué, ici, à ce que s’exprime un des fondement de la fonction publique française : le paritarisme.

Il est moins habituel de remercier les élus du personnel, particulièrement celles et ceux élus sur la liste SNES-FSU et SNESup-FSU, qui pour diverses raisons, ne solliciteront pas un nouveau mandat lors des élections professionnelles de décembre 2014. Elles et ils peuvent être fier du travail accompli au service de la profession et au service de l’École.