Au plan national, après les 1 300 suppressions en 2018, ce sont bien 2 650 emplois d’enseignants qui vont être supprimés à la rentrée 2019.
Malgré toutes les tentatives ministérielles pour dissimuler ces chiffres à la profession, maintenant que les Dotations académiques sont tombées, le SNES-FSU est en mesure de livrer une estimation de la destruction d’emplois dans les académies. Sur Nice, alors que nous aurons à la rentrée prochaine 1738 élèves de plus, essentiellement dans le 1er cycle, on ne cesse de nous retirer des emplois !
Aucune communication, ni la plus démagogique, ni la plus habile, ne permettra de masquer cette réalité : c’est la dégradation des conditions de travail des personnels et la dégradation des conditions d’apprentissage de nos élèves qui sont en route.
La réforme du lycée, après celle du collège poursuit les mêmes buts : au premier rang desquels supprimer des moyens. Même si cette année, tout est fait pour masquer cette triste réalité. Les horaires d’enseignement vont continuer à baisser, l’offre de formation se restreindre, les effectifs de classe augmenter. Il ne suffit pas de dissimuler la masse des suppressions en la compensant, en partie, par un volume d’heures supplémentaires, pour créer de bonnes conditions d’études. Des emplois vont bien disparaître.
Le ministère se refusant à donner les chiffres réels de suppressions d’emplois par académie, le SNES s’en est chargé.
Dans l’académie de Nice, en collège, il y aura à la rentrée prochaine 1906 élèves de plus, l’équivalent de trois gros collèges et pour faire face à cette forte augmentation, le Rectorat supprime 28,44 emplois en heures postes et les remplace par 45,21 équivalents temps plein en heures supplémentaires. Pour maintenir les mêmes (mauvaises !) conditions de travail qu’en 2018, (c’est-à-dire le même H/E), il aurait fallu implanter 131 Emplois !
En lycée et post bac, suppression de 59,23 emplois Heures postes et attribution de 40,44 équivalents temps plein en heures supplémentaires, pour quasiment des effectifs stables.
Malgré la tentative de compensation à l’aide d’heures supplémentaires, c’est donc bien une grave baisse de moyens que l’académie devra supporter. Les collèges ont été « déplumés » pour « accompagner » la mise en place de la réforme des Lycées sans vague…
Lorsqu’on compare les tableaux d’évolution du H/E nationaux et académiques, c’est très clair : le H/E en collège national est de 1,19, l’académie de Nice à 1,16 : bons derniers avec sept autres académies. Le H/E en lycée, sur le plan national est de 1,28. L’académie de Nice est à 1,25, (en chute libre depuis 2014) et tout cela avec des effectifs en hausse constante !
La rentrée s’annonce donc déjà très difficile, avant même que les CTSD, qui doivent annoncer les DGH des établissements, ne se soient réunis. En heures postes, si on oublie la dissimulation en heures supplémentaires, ces nouveaux « emplois de papier », l’académie devra faire face, à la rentrée 2019, à pas moins de 78 emplois de moins pour 1736 élèves de plus : voici la triste réalité !
Il s’agit bien là de l’abandon du service public d’éducation et du mépris de la communauté éducative. Dans « l’école de la confiance » du ministre, il y a loin de la parole aux actes !
Une raison de plus d’être en grève le 24 janvier !
Fabienne Langoureau, co-secrétaire générale, pour le secrétariat académique