22 septembre 2017

Actualités

Texte adopté par le Conseil Syndical Académique du 18 septembre 2017

Le salariat et la fonction publique dans la ligne de mire

Si pour beaucoup d’entre nous le caractère libéral du projet du candidat Macron était bien affirmé, les premières décisions du « Jupiter » de l’Elysée permettent au plus grand nombre de s’en assurer.
Le nouveau gel du point d’indice, le retour du jour de carence, le transfert d’une partie des cotisations sociales vers la CSG pour les actifs, l’augmentation de la CSG sans compensation pour les retraités et la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires (50 000 dans la Fonction Publique d’État et sans doute 25 000 dans l’Éducation nationale) désignent une fois de plus la Fonction Publique comme une charge, les fonctionnaires comme une cible et les retraités comme des privilégiés. Ces dernières mesures font de la Sécurité sociale une variable d’ajustement du budget de l’État, c’est inadmissible !

Les avancées du PPCR, seraient remises en cause ou décalées, c’est inacceptable ! Cela constituerait un reniement de la parole de l’État.
C’est une dégradation majeure et sans précédent du pouvoir d’achat des fonctionnaires et des retraités qui est annoncée avant même le rendez-vous salarial du 10 octobre 2017 ! C’est aussi un nouveau mauvais signal donné aux étudiants, après la baisse des APL, qui se détournent déjà des carrières enseignantes.

Après les ordonnances sur le Code du Travail, que même les commentateurs fascinés par le « Jupiter » de l’Elysée jugent déséquilibrées, dans les prochains jours, l’assurance chômage, l’assurance maladie, les retraites, etc, seront également dans la ligne de mire. À n’en pas douter, ce sera avec toujours plus de complaisance pour le MEDEF et toujours plus d’avantages pour les plus fortunés alors que pour les salariés et les retraités, scandaleusement stigmatisés par Macron, et particulièrement ceux de la Fonction Publique, l’avalanche de mesures négatives continuera. Le cynisme est bien là !

Dans l’éducation

Une rentrée « confiante » et « bienveillante »

Si dans notre académie la rentrée n’a pas vu beaucoup de mobilisations locales, l’inquiétude, et parfois la colère, est dominante. Les effectifs sont toujours aussi pléthoriques (près de 30 élèves par classe en collège et parfois plus de 35 en lycée !), des BMP restent toujours vacants avec de grandes difficultés pour trouver des enseignants, les vies scolaires sont sous tension avec la disparition déjà enclenchée de certains contrats aidés.

Si nos actions passées ont conduit le ministre à assouplir la réforme du collège, les ajustements accroissent l’autonomie des équipes de direction des établissements. Le Ministre Blanquer ne cache pas son souhait de leur attribuer en plus une autonomie managériale en leur permettant de recruter les professeurs !

Le SNES-FSU rappelle ses mandats : le recrutement par concours national, la mutation dans le cadre d’instances paritaires, le refus des postes à profil et la nécessité de répondre à la crise de recrutement en rendant nos métiers attractifs par l’élévation des rémunérations.
Du point de vue de la méthode, le ministre Blanquer met ses pas dans ceux de ses prédécesseurs : à chaque jour une annonce ou une polémique inutile : méthode globale, téléphones portables, chronologie dans l’enseignement de la littérature, etc, tout est bon pour ne pas parler des vrais problèmes : les conditions d’étude des élèves et les conditions de travail et de rémunération des personnels.

Une réforme du lycée qui ne dit pas son nom

Le président Macron (lorsqu’il était candidat) et le ministre Blanquer ont annoncé une réforme du Baccalauréat. Si le calendrier semble lointain (première session en 2021), le ministre prévoit des premières applications de cette réforme sur la classe de seconde en septembre 2018. À travers cette réforme du bac, c’est bien d’une réforme du lycée qu’il s’agit. Dans sa conférence de presse de rentrée, le ministre a promis qu’« une concertation très vaste et très profonde » avec des décisions en janvier 2018. Comment une concertation de 4 mois sur un sujet aussi crucial, symbolique et déterminant peut-elle être « vaste et profonde » ? Les personnels doivent s’en mêler et démontrer que pour « muscler » le bac il faut en priorité modifier les épreuves en cours d’année ou de formation qui développent le caractère local du bac et désorganisent la scolarité, démontrer également qu’il faut conserver des épreuves terminales nationales anonymes pour assurer l’égalité entre élèves, démontrer enfin que le bac doit rester le 1er grade universitaire permettant l’inscription à l’université.

Évaluation des élèves

Les remontées des établissements font toujours apparaître des pressions sur les collègues en ce qui concerne l’évaluation des élèves. Nous le rappelons ici, si chaque collègue doit évaluer ses élèves, il est libre d’en choisir les modalités (notes, compétences, échelle lettres, couleurs…) et rien ni personne ne peut lui imposer telle ou telle modalité. Ni Pronote (ou équivalent), ni le chef d’établissement, ni une décision du CA (sans fondement dans ce cas), ni une décision majoritaire de l’équipe disciplinaire ne peut restreindre la liberté pédagogique de chaque collègue.

Construire la riposte

Face à un gouvernement qui attaque sur tous les fronts, nous devons organiser la mobilisation de nos syndiqués et de la profession à partir de la réalité des situations professionnelles quotidiennes susceptibles de les rassembler. C’est la condition pour qu’existe une convergence des luttes des personnels de l’EN, des fonctionnaires, des salariés du privé, de la jeunesse et des retraités.

  • La syndicalisation de la profession est une première étape de cette mobilisation. La campagne de syndicalisation doit être une priorité qui doit impliquer l’ensemble des militantes et des militants des sections académique et départementales et des sections d’établissement.
  • Le SNES-FSU Académie de Nice appelle les établissements à recenser les besoins des vies scolaires et à demander au recteur la transformation des contrats aidés « vie scolaire » et « TICE » en supports d’AED.
  • Le SNES-FSU Académie de Nice appelle la profession à ne rien se laisser imposer sur l’évaluation des élèves de collège et à signaler aux S2 toute pression de quelque nature sur ce sujet.
  • Pendant la concertation avec le ministère sur le baccalauréat, le SNES-FSU informera et mobilisera la profession sur sa conception du baccalauréat. Il nouera tous les contacts nécessaires avec les organisations lycéennes et étudiantes.
  • Le SNES-FSU Académie de Nice appelle la profession à participer à la journée d’action des retraités le jeudi 28 septembre.
  • Le SNES-FSU Académie de Nice informera et mobilisera les précaires (MA, contractuels, AED, AESH) lors de la semaine d’action FSU contre la précarité du 2 au 6 octobre.
  • Le SNES-FSU appelle la profession à participer à la journée d’action unitaire de grève et de manifestations de la fonction publique du 10 octobre, à l’appel de toutes les organisations syndicales de la FP.
  • À la suite de la première journée de mobilisation du 12 septembre contre la « loi Travail XXL », à l’initiative de la CGT, de Solidaires et de la FSU, le SNES-FSU appelle la profession à participer aux mobilisations du 21 septembre dans les départements.

Faisons tout, à notre niveau, ne soyons pas fainéant-e-s, pour participer à ses mobilisations et contribuer à la construction d’un mouvement social, seul capable de riposter et d’inverser cette logique.

Droits et libertés

Le SNES-FSU dénonce le projet de loi « sécurité intérieure contre le terrorisme » qui transpose l’état d’urgence dans le droit commun et rend ainsi pérennes les atteintes aux libertés publiques qui peuvent entraver lourdement le mouvement social.
Le SNES-FSU se prononce, spécialement dans notre académie, pour la défense du droit d’asile et la protection des réfugiés et ceux-celles qui leur viennent en aide. Le SNES-FSU dénonce donc les dispositions annoncées par le gouvernement visant réduire ces droits humains.