Le ministère a attribué à l’académie de Nice pour la rentrée 2021 sa dotation de fonctionnement.
Les années se suivent et malheureusement se ressemblent
En septembre 2020 le nombre d’élèves dans le 2d degré (collèges et lycées GT et pro) a légèrement augmenté et le nombre de postes a été diminué de 10 ETP. L’an prochain, la hausse des effectifs élèves s’accentue : ce sont 2462 élèves supplémentaires qui sont attendus. C’est l’équivalent de 3 gros collèges (ou 4 moyens ou 2 lycées moyens). Pour accueillir ces élèves, le ministre ne propose aucun poste d’enseignant supplémentaire ! Pis il en supprime 20 ! Evidemment ces 2462 élèves ne nécessitent pas forcément la création d’établissements nouveaux, mais ils vont bien arriver et nous les retrouverons dans nos classes. Un élève de plus par classe, voyons ce n’est pas grand chose, mais c’est un de plus après un autre de plus l’année d’avant, après ... une belle preuve de mépris pour les personnels et de cynisme envers les usagers du service public.
Une précision qui ne relève pas du détail
Après des années de saignées, la voie professionnelle obtient un répit avec la création prévue de plus de 30 postes. Il faut donc s’attendre à la perte d’au moins 50 postes pour les niveaux qui nous concernent (collèges et lycées GT).
Des détails qui ne sont pas anodins
L’enfumage ne s’arrête pas là. En effet, l’institution, dans une curieuse conception de la bienveillance, prétend compenser les suppressions de postes par l’imposition d’HSA. Certes l’augmentation n’est pas énorme (+55 ETP) par rapport à la totalité des heures. Mais, quand chacun constate au quotidien le besoin d’encadrement des élèves, cette mesure va dans le sens contraire : moins d’adultes pour davantage d’élèves ! ... et surtout elle ne pourrait être réalisée sans la mesure scélérate qui a fait passer à deux le nombre d’heures qui peuvent être imposées à chaque collègue enseignant.
Alors que les élèves et les personnels sont fragilisés par les conséquences de la crise sanitaire, le gouvernement a, encore une fois, fait le choix de faire comme si l’investissement dans l’Education n’était pas prioritaire. Pour un peu, après la revalorisation fantôme, il voudrait nous faire croire aux professeurs fantômes qui encadreraient des élèves bien réels ! Mais les faits sont têtus : pour avoir des professeurs en nombre suffisant, il faut créer les conditions pour les recruter et ... les dernières décisions ministérielles en sont bien loin malgré une propagande mensongère.
Les besoins réels ?
Finalement combien de professeurs seraient nécessaires dans notre académie ? Question compliquée, commençons donc par examiner le détail de la répartition des moyens. Nous nous apercevons que les taux d’encadrement (mesurés par les fameux H/E) diminuent à la rentrée 2021 pour les trois niveaux qui nous concernent (collèges, lycées pré et post bac). C’est une conséquence de la perte des 20 postes. On peut ainsi calculer les moyens dont l’académie devrait disposer pour accueillir tous les élèves dans les mêmes conditions qu’à cette année.
De la même façon, les ratios HP/HSA sont en recul (il faut bien répartir les HSA des 55 ETP précédents).
Finalement, en reprenant les mêmes conditions d’attribution des moyens que pour la rentrée 2020, on trouve qu’à la prochaine rentrée il manquera les moyens correspondant à 118 ETP tous établissements confondus et, en particulier, 81 postes dans les collèges et 70 dans les lycées GT.
Une raison supplémentaire pour se mobiliser le mardi 26 janvier !