Voici le texte approuvé par les participants au Conseil Syndical Académique qui s’est réuni le vendredi 12 janvier dernier au collège Alphonse Karr à Saint-Raphaël.
Pour remplacer Élisabeth Borne, Emmanuel Macron a choisi de nommer son ministre de l’Éducation nationale. Gabriel Attal a eu beau ânonner quelques mots-clés lors de sa prise de fonctions – « travail », « hôpital », « inflation », « solidarité », « garantir l’avenir de notre planète » –, il est bien là pour appliquer, dans la continuité d’Élisabeth Borne et sans nouvelle feuille de route, le programme de casse sociale et démocratique du président, duquel il tire sa seule légitimité. Gabriel Attal a tout de même eu un mot pour les oppositions, qu’il recevra cette semaine à Matignon et à qui il jure de « toujours les écouter, toujours les respecter ». S’il les écoute comme il a écouté les OS au sein du ministère de l’éducation nationale, ça ne devrait pas aller bien loin.
Le passage éclair de Gabriel Attal à l’éducation nationale aura tout de même permis au gouvernement d’avancer sur la voie du projet réactionnaire de l’école d’Emmanuel Macron.
Avec le choc des savoirs, le collège du tri est en marche ! La motivation affichée du ministère est le sentiment de faible efficacité des professeur es face à la très grande hétérogénéité actuelle dans les classes. Mais, le SNES-FSU a des solutions pour résoudre ces difficultés : diminution des effectifs par classe, des programmes cohérents entre eux sans être pléthoriques, améliorer la formation initiale et continue sur le temps de service… Mais ce n’est pas là l’objectif de ce gouvernement qui ne favorise que l’élitisme.
L’annonce du nouveau gouvernement ne peut que renforcer nos inquiétudes avec la disparition du Ministère de la FP et la nomination à l’EN d’une ministre à mi-temps et montrer la volonté de mettre l’éducation sur la touche avec l’ensemble des services publics et de leurs agent.e.s.
Après l’heure de soutien/approfondissement en français et mathématiques imposée en Sixième à la rentrée 2023 aux dépens de la technologie, un fonctionnement en groupes de niveaux serait généralisé à tout le volume horaire de ces deux disciplines en Sixième et Cinquième à la rentrée 2024 puis en Quatrième et Troisième à la rentrée 2025. Les groupes de niveaux que G. Attal veut mettre en place sur la totalité de l’horaire de mathématiques et de français, vont à l’encontre des conclusions de toutes les études nationales et internationales de ces dernières années. Les seuls chercheurs qui évoquent la possibilité d’effets positifs pour ce type de groupes insistent tous sur le fait qu’ils doivent être provisoires et centrés sur un besoin spécifique. Ce n’est pas ce que prévoit l’organisation choisie par Attal.
L’éclatement du groupe classe est déjà mis en œuvre au lycée général depuis la dernière réforme, même les médias dénoncent, désormais, à quel point les lycéen.nes sont particulièrement en souffrance (pertes de repères, pression du contrôle continu et évolution dans des groupes différents tout au long de la semaine). L’éclatement du groupe classe entre en revanche dans l’idéologie d’un gouvernement néolibéral qui, à tout âge, isole l’individu face à l’État (projets d’orientation précoce, portfolio de compétences, individualisation des salaires,
etc.) cassant les repères collectifs et s’opposant à l’émancipation des citoyen.nes.
La primarisation des savoirs au collège va de pair avec des enseignant.es davantage polyvalent.es, aussi et surtout par souci d’économie dans la gestion des personnels. Rendre les personnels interchangeables pour transformer les professeur.es en technicien.nes qui appliqueraient des procédures prescrites permettrait de ne pas revaloriser leur salaire et simplifierait la gestion des ressources humaines.
En ce qui concerne le DNB, certes, le SNES-FSU partage l’ambition de « redonner au diplôme du brevet la valeur d’un véritable examen national ». Cependant, le SNES-FSU s’oppose fermement à la transformation de ce diplôme en examen conditionnant l’entrée au lycée ! Le transfert d’élèves ayant échoué au brevet, dans une classe de « prépa-lycée », aboutirait à la mise en place d’une classe de relégation, stigmatisante et n’offrant surtout aucunegarantie sur le fait que ces élèves puissent poursuivre les études de leur choix en Seconde générale, technologique ou professionnelle.
Le SNES-FSU de Nice dénonce et appelle à combattre le tri social caché derrière ce projet de réforme, qu’il est urgent de retirer, et promeut une tout autre vision de l’école. Elle doit être élitaire pour tous, disposant des moyens nécessaires et de personnels hautement qualifiés et reconnus.
Pour parvenir à ses fins, Gabriel Attal a annoncé des moyens pour la rentrée 2024 au service de son projet d’Ecole passéiste et conservateur, lors du CSA ministériel. Alors que le budget 2024 prévoyait 484 suppressions d’emplois de professeur.e.s dans les collèges et lycées publics, Gabriel Attal s’est targué d’avoir obtenu un arbitrage de Matignon pour annuler ces suppressions d’emplois et présenter un nouveau schéma d’emplois. Ce schéma d’emplois complémentaire est très révélateur : 830 emplois pour les groupes de niveaux, 150 pour les
classes prépa lycée, 50 mis en réserve…il reste alors 28 emplois pour…31 académies ! Autant dire que l’amélioration des conditions de travail et d’études (baisse des effectifs dans les classes sur tous les niveaux) ne semble pas à l’ordre du jour. Aucune création d’emplois de CPE ni d’AED, à l’heure où les vies scolaires sont sous tension. Les personnels vivent un quotidien toujours dégradé : classes toujours surchargées, promesses salariales non tenues, crise de recrutement qui persiste, précarité des AESH, vies scolaires sous tension…
Aussi, avec la FSU, le SNES s’engage dès maintenant dans la préparation des luttes de janvier : actions locales contre des DGH rabougries, grève le 1er février pour nos salaires et nos métiers !
La loi immigration constitue un recul inacceptable des droits des étrangers en application du programme de l’extrême droite. Le texte déjà dangereux porté par le ministre de l’Intérieur, dénoncé depuis le départ par la FSU comme par les collectifs de sans-papiers, toutes les ONG, les associations de défense des droits fondamentaux des étranger es, ainsi que par la Défenseure des Droits, a été encore durci avec le soutien actif de l’extrême droite. Cette loi renforce la précarité des sans-papiers et leur répression, facilite leur expulsion plutôt que leur régularisation, supprime des droits sociaux au prétexte du mythe d’un « appel d’air » pourtant
contredit par tous les travaux de recherche. Il prend toute une série de mesures xénophobes qui fragiliseront fortement les droits de toutes et tous les étranger es présent es sur le territoire français ou qui s’apprêteraient à demander à y séjourner, mettant ainsi en place des éléments de préférence nationale. C’est une loi qui s’inscrit en rupture avec les traditions humanistes d’accueil d’un pays au carrefour des cultures et qui s’attaque frontalement au droit des étranger.e.s. La majorité présidentielle a cédé aux sirènes de la droite et de l’extrême droite. Un tel projet de loi introduit une dangereuse rupture d’égalité entre les français.es avec la déchéance de nationalité rendue possible pour les bi-nationaux. Ce projet de loi marquerait, en plus, un tournant dans notre capacité à vivre ensemble à un moment où certains et certaines à l’extrême droite, comme à droite, distillent des politiques de rejet et de haine de l’autre. Pour le SNES, comme pour la FSU, il n’est pas envisageable de voir appliquer une telle loi. Le SNES-FSU appelle donc à se mobiliser pour en obtenir le retrait les 14 et 21 janvier.
Le 20 octobre 2023, six des sept organisations syndicales représentatives de la Fonction publique de l’État (FSU, CGT, CFDT, UNSA, CFE-CGC et Solidaires) ont validé un accord portant sur le volet « prévoyance » de la protection sociale des agent.e.s publics, fonctionnaires et contractuel les. La négociation qui a été menée s’est déroulée dans un cadre très contraint et menaçant pour les personnels. L’ordonnance de février 2021 prise par le gouvernement en application de la loi de transformation de la Fonction publique d’août 2019 – nos syndicats
nationaux avec la FSU continuent d’en demander l’abrogation – a en effet imposé une réforme qui déstabilise en profondeur la protection sociale complémentaire des agent es de la Fonction publique, en rompant notamment les solidarités au détriment des retraité es. Il s’agit d’imposer à la Fonction publique les logiques de l’Accord national interprofessionnel du secteur privé99 (ANI) conclu en janvier 2013 et qui préfigurait la loi Travail du gouvernement Valls.
Le S3 de Nice se prononce POUR la signature de l’accord (14 Pour 0 Contre 4 Abstentions).
Le SNES-FSU de Nice apporte son soutien à Geneviève Legay et aux victimes de violences policières.
Le SNES-FSU appelle, comme tous les week-ends, à rejoindre les manifestations pour la paix en Palestine.
20 Votants : 0 Contre 0 Abstention 0 NPV 20 Pour