29 mars 2023

Actualités

Technologie : compte rendu de l’audience au rectorat du mercredi 15 Mars

Présent lors de l’audience :
M. Rambaud secrétaire général de l’académie de Nice
M. Bégué chef de cabinet de la Rectrice
M. Durand-Terrasson IA-IPR excusé car bloqué sur Toulon suite aux grèves
M. Muller secrétaire adjoint académique du Snes
M. Rosso professeur de Technologie Snes
M. Peuffier professeur de Technologie Snes et secrétaire Pagestec

M. Muller commence l’entretien en rappelant que les professeurs et professeures de technologie ont appris, par voie de presse, la disparition de leurs heures d’enseignement en classe de sixième au profit d’un renforcement en mathématiques ou en français. Ce type d’annonce, habituel depuis le précédent ministre, n’en est pas moins détestable.

Cette annonce a été d’une grande brutalité pour l’ensemble des personnels enseignants de Technologie. De même, l’aspect réglementaire a été oublié face à la volonté politique. Cela pose un certain nombre de questions sur le devenir de nos collègues comme sur la préparation de la prochaine rentrée que nous souhaiterions aborder avec vous :

A ce jour, quelles sont les conséquences de cette décision ministérielle pour ce qui est du nombre de postes de contractuels et de titulaires supprimés, de cartes scolaires imposées et sur le nombre de CSD contraints créés au niveau de l’académie ?

Réponse de M. Rambaud : il a été demandé aux chefs d’établissements et aux services du DASEN d’apporter une attention particulière aux situations des personnels et de limiter au maximum les conséquences sur les postes. Suite aux travaux des deux DASEN nous arrivons à la situation suivante :
Dans le Var 3 fermetures de postes vacants (0 en 2022), 2 mesures de carte scolaire (chiffre différent du CSASD qui en a 3, 0 en 2022) et 6 postes en compléments de services (identique en 2022)
Dans les Alpes-Maritimes, 9 fermetures de postes vacants (0 en 2022), 2 Mesures de carte scolaire (chiffre qui sera peut-être ramené à 1 si confirmation départ retraite, 0 en 2022) et 21 postes en compléments de services (13 en 2022)
Il est par contre trop tôt pour connaitre le nombre de collègues en sous-service. Il est demandé aux chefs d’établissement ainsi qu’aux inspecteurs de positionner en priorité les personnels concernés sur le renforcement en math et en français. Ils peuvent aussi se positionner sur la ½ journée de découverte des métiers. Les services du rectorat réfléchissent notamment à garder un certain nombre de personnels en sous-services pour avoir un vivier de remplaçant pour la mise en place de formations concernant les nouveaux programmes.

Concernant les postes de contractuels supprimés, des solutions seront-elles proposées à ces personnes pour espérer continuer à exercer au sein de l’Éducation Nationale ?

Réponse du M. Rambaud : les réponses apportées ne seront pas les mêmes vues qu’il y a des contractuels en CDI et d’autres en CDD mais un suivi particulier sera fait concernant ces personnels avec l’accompagnement du service RH.

Quel est ou sont les textes officiels en vigueur (décrets, circulaires ou notes de service) sur lesquels se sont basés les services du Rectorat pour demander aux chefs d’établissement de supprimer l’enseignement de la technologie en sixième et mettre en place l’heure de soutient en Math/ Français ;

Réponse de M. Bégué : A ce jour les textes réglementaires ne sont pas encore publiés et ils devraient arriver dans les prochaines semaines, mais il était nécessaire de préparer au plus tôt la rentrée scolaire et les collègues auraient été encore plus choqués si on avait attendu la parution des textes et que la rentrée n’avait pas été préparée suffisamment à l’avance.
La rectrice malgré son attachement au respect réglementaire a dû quand même préparer la rentrée. Dès l’annonce ministérielle elle s’est rapprochée des chefs d’établissements par visioconférence pour répondre aux différentes interrogations et mettre en place cette décision en limitant le plus possible les conséquences sur les personnels. Elle s’est aussi rapprochée des DASEN pour limiter les impacts qui étaient au départ plus compliqué pour le Var.
Concernant la mise en place du renforcement en Math et Français en sixième à la place de l’heure de technologie, le ministère estime qu’il fallait aller au bout du dispositif sur les savoirs fondamentaux en cycle 3 et qui n’avait pas encore atteint le collège. Cette heure de renforcement est à mettre en lien avec la création du conseil des savoirs fondamentaux dans chaque rectorat qui aura une feuille de route des plus précises y compris au collège.
Nous leur rappelons l’incohérence de justifier de la mise en place de ce renforcement en supprimant la Technologie pour ne pas déroger au 26h/semaine/élève et ainsi ne pas surcharger le temps d’enseignement, alors qu’une heure supplémentaire de devoirs faits leur sera bien imposée dès la rentrée prochaine.

Quels sont à votre connaissance les éléments avancés par le Ministère qui permettront de « revaloriser » et « conforter » la place de la Technologie sur le cycle 4 ?

Réponse de M. Bégué : Les programmes pour le cycle 3 devait être livrés mi-mars et celui du cycle 4 pour la mi-mai, mais ils ont pris du retard.
Pour l’instant il n’y a que des hypothèses de travail avec un plan de formation, certainement axées sur le numérique, avec une qualification, et non une certification à la clé. L’hypothèse d’un DU a été abandonnée car elle présenterait trop de difficultés dans son organisation. Il y aussi l’hypothèse de la mise en place de la découverte des métiers sur le cycle 4.
Nous avons rappelé que les collègues n’étaient pas dans l’attente de formations, et encore moins concernant le numérique. Les professeurs sont devenus compétents dans ce domaine depuis 15 ans avec l’application des nouveaux programmes. De plus, nos élèves se lassent déjà de la programmation, nul besoin de développer cet axe sur le cycle 4, ce que nous faisons actuellement est adapté pour des élèves de collège.
De même, les enseignants de Technologie n’ont pas vocation à travailler sur l’orientation, si contrairement à la volonté du ministère. Nous abordons déjà et nous pouvons encore développer la découverte des métiers industriels, artisanaux, mais aussi les pratiques du monde de l’entreprise comme la démarche de projet. Par contre, il est fondamental de pouvoir travailler sur des temps à effectifs réduits avec nos élèves pour pouvoir développer pleinement cette démarche avec des réalisations concrètes, non virtuelles, d’objets techniques.

Pourquoi les mutations inter académique sont-elles volontairement bloquées depuis deux ans sur notre académie alors que des postes restent vacants ? C’est pourtant l’une des raisons principales du manque de professeurs de Technologie dans certaines académies.

Réponse de M. Bégué : c’est le fait d’une gestion nationale des personnels. Certaines académies se retrouveraient grandement en difficulté si l’académie était plus accessible au mouvement inter.

Nous avons répondu que nous comprenions bien sûr cela mais que dans le cadre d’une gestion plus humaine du problème, un équilibre pouvait certainement être possible. Actuellement, cette situation est devenue invivable pour de nombreux collègues et contribue fortement au manque d’attractivité de notre discipline. De même, des solutions sont envisageables pour les académies les plus déficitaires comme des possibilités de concours spéciaux, de CdIsation accrues, voire de financement des études et de la formation vers le CAPET SII . Cela avait déjà été mis en place dans l’académie de Nice par exemple dans les années 1990 pour inciter des étudiants à se tourner vers le CAPET 1400 afin de palier à l’époque le manque de professeurs de Technologie sur l’académie. Nous avons aussi rappelé que le recrutement par le Capet de Technologie est suspendu depuis 2012.
Enfin, il est temps que notre académie, où le nombre d’élèves par classe est le plus élevé, bénéficie d’un plan de rattrapage !
Après une heure de discussion, il a été décidé de clore cette entrevue. Les services du rectorat tiennent à nous remercier pour ces échanges et restent à notre écoute, en particulier pour les cas individuels.
Après une heure de discussion, il a été décidé de clore cette entrevue. Les services du rectorat tiennent à nous remercier pour ces échanges et restent à notre écoute, en particulier pour les cas individuels.

À lire également, article ci-dessous paru sur le site national du SNES- FSU :
Suppression de la technologie en 6e : le CSE toujours unanimement contre !