Les heures terribles que nous avons vécues le 14 juillet marquent profondément la rentrée dans notre académie. Être en sécurité dans son établissement, que l’on soit élève ou personnel, est légitime. Mais cela ne peut justifier l’escalade à laquelle certains se livrent.
On ne peut pas, d’un côté, renforcer la sécurité de nos établissements et de l’autre, accroître les difficultés de fonctionnement des vies scolaires de nos établissements.

Cette rentrée est celle de la mise en œuvre de la réforme du collège, et à en croire la Ministre de la Communication Nationale : tout va bien ! Les résistances sont levées, la réforme s’applique, tous les voyants sont au vert !

Nous, professionnels, dans nos établissements, savons pourtant que la réalité est toute autre. Tous les projets pédagogiques, toutes les actions ont été rebaptisées « Réforme » et les consignes de rentrée données par les principaux, y compris sur le Livret Scolaire Unique Numérique (L.S.U.N.), vont vers la « souplesse » et tentent de lever les inquiétudes. Il s’agit surtout de faire « comme si » la réforme était en œuvre. Il est de notre responsabilité de ne pas laisser la hiérarchie parler en notre nom pour enjoliver la réalité en poursuivant notamment la résistance pédagogique.

Finalement, le seul effet visible de la réforme, que l’opposition s’est bien gardée de dénoncer, c’est la limite horaire élève fixée à 26 heures, qui abaisse de fait l’encadrement élève et qui permettra, en cas d’alternance politique, des suppressions massives de postes.

Dans les lycées, la rentrée est du même acabit que les précédentes : effectifs pléthoriques, emplois du temps éclatés, réforme Châtel toujours à l’œuvre entraînant toujours plus de concurrence entre les disciplines.
Les nouvelles consignes sur le redoublement en seconde ont conduit à des orientations - souvent par défaut - qui, sans moyens supplémentaires, dans des classes surchargées, ne favoriseront pas une meilleure réussite des élèves.

Le désengagement du Conseil Régional (baisse des crédits de fonctionnement, des crédits manuels scolaires, suppression du Pass culture) est aussi sujet d’inquiétude.

La volonté du Président de la République d’engager une réforme du lycée avant la fin de son mandat montre une fois de plus, que le ministère compte se passer de notre avis.

La campagne électorale qui s’annonce lèvera les masques sur la conception que chacun se fait de l’École et du rôle des professeurs.

Une chose est sûre, nous ne devrons pas laisser faire !

Alain Galan, secrétaire général du SNES-FSU, académie de Nice