9 janvier 2009

Actualités

Texte général adopté au conseil syndical du 9 janvier 2009

Nous avons tous ensemble gagné une bataille importante avec le retrait par le ministre le 15 décembre de sa réforme du lycée. Ce sont bien des mobilisations dans l’unité et répétées des personnels, des parents et des lycéens qui ont contraint le ministre à céder, et cela malgré sa communication médiatique annonçant un passage en force la veille ! Avec une participation en forte augmentation (plus de 4% dans notre académie), le vote des personnels a conforté dans l’académie le SNES majoritaire absolu infligeant un nouveau camouflet au ministre Darcos, qui expliquait dans les médias que les « enseignants n’avaient pas les syndicats qu’ils méritaient » ! Pour autant la politique éducative de ce gouvernement ne va pas du tout dans le bon sens : avec la suppression de 13 500 emplois dans notre secteur, elle tourne le dos à la réussite de tous les jeunes, à une amélioration de l’offre de formation et à une amélioration de nos conditions de travail.

Les « bons vœux » du ministre et la « bonne année » du recteur

Juste avant la « trêve des confiseurs » (3h avant l’instance paritaire concernée !), le ministre a daigné communiquer aux organisations syndicales le détail incomplet… des pertes d’emplois. Pour notre académie, la note est plus que salée puisqu’ il est prévu la suppression de 54 emplois* dans les collèges et lycées (-330 emplois en 3 ans !), pour une académie dont les taux d’encadrement comptent déjà parmi les plus mauvais de métropole. Le nombre total des suppressions n’est pas encore connu, puisque les 3 000 emplois supprimés nationalement au titre du remplacement ne sont toujours pas répartis entre les académies.

Cette nouvelle saignée ne peut que dégrader davantage nos conditions de travail, celles de nos élèves et appauvrir l’offre de formation déjà exsangue. Aucune création d’emploi de CoPsy et de CPE n’est prévue alors que l’orientation est un élément essentiel dans la réussite de la scolarité des élèves et que les vies scolaires de nos établissements sont proches de l’implosion avec un manque criant de personnels pérennes.

Par ailleurs, les organisations syndicales ont été réunies par le recteur dès le 6 janvier pour présentation de propositions concernant le mouvement intra : elles sont inacceptables. Les différentes propositions (voir le compte rendu sur le site du SNES) ont pour seul objectif la suppression de l’équité et de la transparence en envisageant de traiter hors barème une partie des demandeurs de mutation, en imposant des affectations en lycée professionnel, en « privant » de nombreux collègues de mobilité et en refusant aux élus du personnel la possibilité d’apporter des améliorations au projet de mouvement sorti de l’ordinateur rectoral ! Nous rejetons ces propositions, qui bafouent le paritarisme et dégraderaient encore la mobilité de l’ensemble des collègues.

Dans le même temps, la question de plus en plus cruciale de l’amélioration de nos salaires et pensions, et de la nécessaire revalorisation de nos métiers reste complètement occultée, alors que dans le contexte de crise et de perte du pouvoir d’achat, la question de la revalorisation est urgente.

Faire sauter le « verrou » des suppressions d’emplois

Tout le monde prend conscience que le service public d’éducation que nous défendons, permettant la réussite de tous nos élèves avec des personnels revalorisés et respectés ne pourra véritablement être mis en œuvre avec des suppressions d’emploi. Il est indispensable d’obtenir de nouveaux recrutements.
Les annonces faites en catimini pendant les vacances de Noël sur le nombre de postes aux différents concours sont alarmantes :
Les 8.600 postes ouverts aux concours externes seront largement insuffisants pour couvrir les besoins, au regard des départs en retraite.

L’absence de recrutement dans les disciplines techniques industrielles depuis trois ans contredit la volonté de maintenir la voie technologique. C’est là aussi une méconnaissance complète des besoins en formation du pays.

Le nombre des recrutements des CPE (200) et des Co-Psy (50), a un niveau ridiculement bas, reste inférieur aux sorties de ces corps. La pérennité de ces deux corps n’est plus assurée.

Au niveau des concours internes (XXX postes), c’est là encore un mauvais signe à destination de tous les enseignants non-titulaires et le maintien de la précarité, puisque c’est, depuis 2006, la seule voie de titularisation.

Le Snes continuera à exiger des recrutements à hauteur des besoins (17.000 par an aux concours externes), un plan de titularisation pour les personnels non titulaires et une programmation pluriannuelle des recrutements. Ce sont les seules conditions pour éviter une crise de recrutement.

Le conseil syndical académique du SNES réuni à Toulon appelle l’ensemble des personnels à participer activement aux manifestations pour le service publique d’éducation qui sont organisées dans tous les départements (Nice, Toulon, Saint-Maximin) samedi 17 janvier à l’appel du collectif « une France une école ».

Il appelle aussi les personnels à participer activement aux assises régionales pour le développement des services publics en région PACA le 22 janvier au Pradet et le 29 janvier à Carros. Ces deux soirées prendront la forme de forums-débats à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales en partenariat avec la collectivité régionale.

Vers la grève interprofessionnelle généralisée ?

Malheureusement cette politique de casse de l’école touche aussi de plein fouet l’ensemble des services publics. C’est pourquoi l’ensemble des organisations syndicales de fonctionnaires, comme les fédérations de l’éducation, appellent toutes à la grève le jeudi 29 janvier lors de la journée interprofessionnelle d’action. Ce sera une nouvelle occasion, avec les salariés du privé, d’exiger :
L’arrêt de la politique aveugle de suppressions d’emplois et un moratoire immédiat sur celles contenues dans le budget 2009 ;
L’ouverture urgente de négociations salariales visant en particulier à augmenter significativement la valeur du point et à réévaluer l’ensemble de la grille indiciaire pour améliorer la carrière des agents, et obtenir la revalorisation des retraites, au moins au niveau de l’inflation, ainsi qu’une amélioration significative des plus basses pensions ;
Le retrait de projets porteurs de lourds reculs pour la population et les personnels et qui se traduisent notamment par des délocalisations et des fermetures massives de services de proximité et l’aggravation des conditions de travail ;
Les moyens nécessaires à la pérennisation du financement des missions publiques en lieu et place de l’actuelle politique d’austérité imposée aux services de l’Etat, aux collectivités locales et aux établissements hospitaliers.

Sans prise en compte de ces exigences, le CSA se prononce pour que des dispositions soient prises pour donner des suites à cette journée, sans exclure aucune modalité d’action (grève reconductible, grève tournante, blocages d’établissements…).
Les rencontres du 2 février au niveau interprofessionnel comme dans la fonction publique doivent permettre, malgré le calendrier des vacances scolaires, de construire un mouvement durable tant dans notre secteur que dans la fonction publique avec les salariés du privé. Si cela n’était pas le cas, le SNES ne laisserait pas s’organiser la destruction du service d’éducation au travers de la préparation de la rentrée 2009 et perdurer le mépris des personnels de l’éducation.
Dans tous les cas le SNES continuera d’être partie prenante des discussions sur la réforme du lycée, la formation initiale et la question des concours.

Faire vivre la démocratie dans le SNES

Dans les prochaines semaines chaque syndiqué sera appelé à donner son avis sur le « travail » des directions syndicales en émettant un avis sur le rapport d’activité et financier. Il nous faut collectivement permettre à chacun de pouvoir voter en assurant l’organisation du vote dans toutes les sections d’établissement.

Il faudra aussi collectivement organiser la préparation des congrès : tout d’abord le congrès académique préparatoire au congrès national en permettant le débat dans chaque section d’établissement.
Il faut également poursuivre et amplifier la campagne de syndicalisation auprès de tous nos collègues qu’ils soient non à jour ou pas encore syndiqués.

Dans les semaines qui viennent avec la préparation de rentrée plus que jamais la liaison et les échanges entre les sections d’établissement seront un élément décisif dans les mobilisations à bâtir.

*L’an dernier, avec – 79 emplois, le recteur avait fermé près de 400 postes !

Pour : 27 Contre : 2 Abstention : 2 RV : 0