Le 9 avril 2015
à Mesdames et Messieurs les journalistes,
Madame, Monsieur,
Les confédérations CGT et FO, l’union syndicale Solidaires et la FSU ont appelé les salariés, les privés d’emploi et les retraités à la grève et aux manifestations. 3500 manifestants à Nice, 4000 à Toulon, près de 500 à Draguignan, ont dénoncé les politiques d’austérité qui amplifient les inégalités et détruisent les garanties collectives et les services publics.
Selon l’Organisation Internationale du Travail, entre 1999 et 2013 la productivité du travail a progressé de 5,4% quand dans le même temps les salaires réels n’ont progressé que de 0,4%.
Les fonctionnaires, et particulièrement les personnels du second degré (collèges et lycées), connaissent depuis 2010 le gel du point d’indice.
Dans notre académie, avec une dotation positive de 33 emplois, Madame le recteur à supprimer 50 postes dans les établissements du second degré ! Classes surchargées et conditions de travail encore dégradées seront donc au rendez-vous.
Après la publication du décret d’août 2014 sur nos obligations de service, le ministère a rompu les équilibres. Le projet de circulaire d’application permet en effet d’imposer plus d’une heure supplémentaire en cas de pondération (lycée, REP+). La liste de missions liées rend l’heure de vie de classe obligatoire. C’est également l’instauration de davantage de hiérarchies intermédiaires avec des référents de cycle ou de niveau.
Le projet de décret sur les IMP (Indemnités pour Missions Particulières), confirme et renforce ces éléments inacceptables.
La Ministre de l’Education, lors de sa conférence de presse insultante du 11 mars 2015,a présenté un collège caricatural. Selon elle, le collège « aggrave la difficulté scolaire », serait « profondément inégalitaire », « monolithique dans son approche disciplinaire », susciterait « l’ennui, voire la perte du goût pour le travail et pour l’effort », serait « inadapté », « peu efficace » et « peu motivant », « anxiogène » ... N’en jetez plus !
En réponse à ces difficultés, le projet de réforme est inacceptable parce qu’il est fondé sur l’autonomie des établissements, la multiplication des hiérarchies intermédiaires et la toute puissance du chef d’établissement. Sa mise ne œuvre institutionnaliserait le principe de mise en concurrence entre les disciplines, entre les professeurs et entre les établissements, fragiliserait l’organisation en disciplines scolaires du collège et engendrerait encore plus d’inégalités entre élèves.
Le SNES-FSU exige le retrait de ce projet et la reprise de discussions sur de nouvelles bases. Il appelle les personnels du second degré à se rassembler dès à présent dans les établissements pour débattre des véritables conditions d’amélioration du collège et leur désaccord avec ce projet de réforme.
Les organisations syndicales SNES-FSU, SNUEP-FSU, SNALC-FGAF, SN-FO-LC, CGT Educ’Action et Sud Education ont convenu de se revoir après le Conseil Supérieur de l’Education du 10 avril qui examinera le projet ministériel pour discuter et définir les modalités d’actions nécessaires, y compris la grève.
Alain Galan, Secrétaire général du SNES-FSU.