Rentrée 2014 : l’académie de Nice spoliée
Les organisations syndicales FSU (SNES-FSU, SNEP-FSU, SNUEP-FSU, SNUIPP-FSU, SNICS-FSU, SNASUB-FSU), CGT EDUC’ACTION et SNALC-FGAF) dénoncent la dotation transmise par le ministère quelques jours avant la trêve des confiseurs. Dans certains secteurs de l’éducation quelques créations d’emplois, insuffisantes au demeurant eu égard à la situation de notre académie, sont annoncées. Mais dans d’autres, c’est encore la suppression des moyens et donc une nouvelle dégradation des conditions de travail des personnels et d’études des élèves qui se profile. Pourtant, sur toutes les ondes, la communication gouvernementale se glorifie des créations d’emplois dans l’éducation alors pourquoi notre académie est-elle de nouveau tenue à l’écart ?
Dans les écoles primaires, même si le ministre attribue une centaine d’emplois, cela ne va pas permettre d’absorber la hausse démographique (1 189 élèves accueillis en plus des prévisions, à la rentrée 2013) ni, surtout, de faire baisser les effectifs par classes. Cela ne facilitera pas non plus le développement des dispositifs « plus de maîtres que de classes », « accueil des moins de trois ans », la reconstruction des RASED et des brigades de remplaçants, et la reprise de la formation continue. Il faut se donner les moyens de véritables transformations pédagogiques : les résultats de PISA invitent à des changements urgents ! Le premier degré part de tellement loin, que même cette deuxième année de dotation positive (+ 59 postes en 2013) ne réussira pas à répondre à tous les besoins, d’autant que 2194 élèves supplémentaires sont attendus à la rentrée prochaine. La préparation de la rentrée 2014 s’annonce donc encore bien délicate…
Dans les collèges et les lycées la situation est alarmante avec l’annonce de la suppression de 11 équivalents temps plein. Déjà à la rentrée dernière, il a fallu prendre en charge plus de 600 élèves supplémentaires (l’équivalent, par exemple, du collège Picasso à Vallauris) sans aucune contre partie, alors que 37 emplois supplémentaires auraient été nécessaires, a minima ! Plus grave, le ministre ose envoyer, comme l’avait fait Luc Chatel, l’équivalent de 35 emplois en heures supplémentaires…
A cette rentrée, si les collèges peuvent perdre en moyenne 10 élèves par établissement, les prévisions démographiques montrent clairement que ces mêmes établissements auront à accueillir plus d’élèves dès la rentrée 2015. Les lycées, pour leur part, continuent de voir leurs effectifs augmenter avec plus de 1 200 lycéens supplémentaires attendus. On voit mal dans ces conditions comment baisser les effectifs par classe, qui sont déjà, en moyenne, de 30 élèves par classe en collège et 35 en lycée.
Dans les vies scolaires des collèges et lycées, on peut se féliciter de la dotation de 3 emplois de Conseiller Principal d’Education, mais ces derniers permettront seulement, en réalité, de stabiliser des personnels déjà dans les établissements. En revanche, le maintien du volume de surveillants, après la baisse enregistrée l’année précédente, est inadmissible. Les effectifs ne cessent d’augmenter et le nombre de surveillants, lui, ne cesse de diminuer.
Pour les personnels administratifs, s’il n’y a pas de suppressions, il n’y a pas non plus de créations d’emplois ; ce qui ne laisse envisager aucune amélioration des conditions de travail et augmente les risques de dysfonctionnement. Pourtant, les personnels des services départementaux ou académiques sont déjà sous pression.
Pour les personnels de santé, l’octroi d’un poste de médecin et d’infirmière et de deux postes d’assistants sociaux représente un signe positif mais ressemble à une goutte d’eau face au déficit. Cela ne permettra pas d’améliorer une médecine quasi inexistante pour les personnels. Pour les infirmières, le retard persiste. Nous avons encore deux lycées sans poste d’infirmier et de trop nombreux « gros » établissements avec des personnels infirmiers en service partagé.
Enfin, l’absence de création d’emplois de Conseillers d’Orientation Psychologues est très préoccupante à plusieurs titres : poursuite du développement de la précarité, poursuite de la mise à mal du service public d’orientation scolaire, voire disparition de ce service très important pour les familles et les élèves au profit d’un service régional multi formes et inadapté.
Face à cette situation, la quasi totalité (3 organisations sur 4) des organisations élues au Comité Technique Académique a refusé de siéger, ce lundi 20 janvier, pour dénoncer la spoliation dont est une nouvelle fois victime l’académie de Nice, pourtant toujours une des moins bien dotées de France métropolitaine. Les élus se rencontreront de nouveau pour décider des suites à donner en fonction des conséquences de cette dotation catastrophique dans les établissements et les services.
Pour l’intersyndicale
Richard GHIS
Nice, le 20 janvier 2014