Les propos et décisions du président Sarkozy sont totalement révoltants, mais pas totalement surprenants. Ce sont les plus riches qui profitent et tous les autres qui pâtissent des largesses données à quelques uns (imaginons tout ce que l’on pourrait faire pour l’éducation et ses personnels avec les 15 milliards de la loi TEPA...).
La brutalité de sa politique et la célérité des réformes antisociales ne doivent en aucun cas nous pousser à la résignation, bien au contraire. Les dernières semaines de l’année 2007 ont montré que les fonctionnaires et en particulier les enseignants étaient prêts à se mobiliser pour casser cette spirale infernale.
Dans notre secteur les attaques fusent de toute part :
• Comme pour les autres fonctionnaires le gouvernement essaye de nous leurrer avec la « garantie individuelle du pouvoir d’achat » qui ne servirait à compenser les pertes que de ceux qui n’auraient pas de promotion et cela reviendrait à considérer que le pouvoir d’achat n’est en réalité plus préservé que par l’avancement et les promotions : et la fonction publique de carrière, alors ? Le seul moyen d’éviter tout cela c’est bien d’augmenter le point d’indice. Coûteux ? L’augmentation des salaires de 150 points d’indice pour tous ne couterait « que » 3 milliards. Quant aux propositions de Sarkozy de « monétiser » des RTT qui n’existent pas ou qui ont alourdi la charge de travail de certaines catégories, c’est une provocation supplémentaire. Dans le même temps le pouvoir d’achat des pensions est rogné. Pire encore, le nouvel allongement de la durée de cotisation, envisagé de plus en plus sérieusement, ne peut se traduire que par une nouvelle baisse des pensions pour les futurs retraités.
• Les chiffres pour la rentrée 2008 sont tombés : l’école et ses personnels sont en danger. Le ministère, à l’occasion d’un Comité Technique Paritaire Ministériel vient, en guise de cadeau de Noël, de dévoiler les « dotations » pour la rentrée 2008 dans les différentes académies. Une nouvelle fois pour notre académie la note est salée : dans nos collèges et lycées, le ministre a planifié la suppression de l’équivalent de 185 emplois d’enseignants. L’an dernier notre académie avait déjà été ponctionnée de 190 emplois. 96 suppressions pour cause de décret de Robien, qui ne furent pas rendues dans leur intégralité lorsque la lutte opiniâtre des personnels eut enfin obtenu l’abrogation de ce décret scélérat ; 94 au titre de la baisse démographique annoncée. Or, à la rentrée 2007 nous avions 600 lycéens de plus que prévu ! Pour la prochaine rentrée au lieu de « corriger le tir » en attribuant par exemple à l’académie les 224 emplois d’enseignants qui lui manquent pour atteindre les taux moyens d’encadrement... le ministre envisage de supprimer 79 emplois sous couvert d’évolution démographique ! Pour compléter la contribution de l’Education nationale au principe mécanique de la réduction du nombre de fonctionnaires, figurent aussi parmi les suppressions de moyens 106 emplois d’enseignants transformés en heures supplémentaires ! Le dogme du « travailler plus pour gagner plus » atteint dans notre secteur l’absurde. Ce gouvernement veut imposer la fermeture de postes pérennes et les remplacer par des heures supplémentaires que majoritairement la profession refuse et que de toute façon elle ne pourrait assumer, notre charge de travail ne cessant d’augmenter depuis plusieurs années. Le ministre le sait bien, dans notre académie ce sont près de 4 millions d’euros en 2006, 5,5 millions en 2007, correspondant à des heures supplémentaires, qui n’ont pas été consommés, soit respectivement 60 et 80 emplois... Les documents ministériels montrent pourtant qu’une nouvelle fois tous les indicateurs concernant notre académie sont dans le rouge. Nous sommes l’académie avec le plus grand nombre d’élèves par division et le moins d’heures en petits groupes. La suppression de 21 emplois de personnels administratifs, dont 11 dans les établissements, ne risque pas d’améliorer cette situation.
• L’offre de formation reste indigente pour nos élèves. La prétendue volonté d’élever le niveau de qualification en supprimant une année de formation avec les bacs professionnels en 3 ans et en mettant en péril la voie technologique ne peut tromper personne : le SNES reste attaché aux trois filières de formation enseignement général, technologique, professionnel, qui permet aux différentes catégories sociales d’atteindre un niveau de qualification élevé et de démocratiser l’accès à cette qualification. L’attaque sur les LV dans les lycées ne peut là encore qu’appauvrir la diversité nécessaire dans l’enseignement des langues vivantes. De façon générale, la baisse du nombre de postes aux concours, voire la fermeture dans certaines disciplines, démontre la volonté de supprimer certaines matières dans les établissements.
• Nos conditions de travail vont encore se dégrader, notamment par l’élargissement de nos missions lié entre autres au non remplacement de 4 départs en retraire de CO-Psy sur 5 à la rentrée 2009. Parallèlement, la volonté de nous abaisser au rang de simples exécutants assujettis aux hiérarchies locales est réelle, Il serait pourtant nécessaire de réduire notre temps de travail (et pas irréaliste : réduction du temps de travail de 18 à 15h = 2 milliards « seulement »), d’intégrer l’ensemble de nos tâches dans nos services, de prévoir des décharges pour la concertation. Cela ne peut se réaliser qu’avec un plan de programmation des recrutements de néo-titulaires à hauteur des besoins réels de l’institution, assorti d’une garantie de réemploi et d’un plan de titularisation des non-titulaires.
Dans ce contexte, la réaction unitaire et massive des personnels est indispensable. Ce sera tout l’enjeu de la journée de grève nationale du 24 janvier, laquelle ne saurait rester sans suites.
Poursuivons l’action dans la durée :
• Organisons dans tous les établissements une heure d’information syndicale avant le 24 janvier pour informer l’ensemble de nos collègues sur les mesures à venir et nos propositions : salaires, pensions, emploi, statuts, politiques éducatives, santé et protection sociale.
• Rencontrons les parents d’élèves et présentons-leur les enjeux des prochaines semaines pour garantir un véritable service public d’éducation.
• Recensons les besoins réels dans chaque établissement et organisons collectivement le refus dans tous les conseils d’administration des fermetures de postes annoncées et des DGH dégradées.
• Organisons une participation massive de l’ensemble de la profession à la grève nationale unitaire du 24 janvier. Appelons les retraités à manifester à leurs côtés.
• Renforçons la participation des syndiqués aux différents stages et réunions programmés (sections fédérales des retraités, DGH, LV, TZR...).
• Renforçons encore le nombre de syndiqués.
• Pour la reconquête d’un temps suffisant pour les corrections du baccalauréat, pour une organisation plus respectueuse des candidats et qui n’aggrave pas la charge de travail des correcteurs.
Pour : 24 Contre : 1 Abstention : 2 RV : 0