Dans le Nice-Matin (édition varoise) du 29 avril dernier, M. le recteur tentait une nouvelle mise au point importante pour expliquer combien les professeurs, les lycéens, les parents d’élèves (un peu tout le monde, finalement !), ont tort de s’inquiéter pour les 400 fermetures de postes infligées aux établissements de l’académie de Nice. Une paille ! Pour appuyer sa convaincante démonstration, il explique doctement qu’il ne faut pas parler de « suppressions de postes », mais de « fermetures administratives correspondant à une reventilation des heures et des services ». Ça change tout !

Impressionnée par la démonstration, l’Académie française a saisi l’opportunité de s’inspirer de cette contribution décisive à ce qui fait tout le charme de notre langue administrative pour réformer une autre expression française inappropriée. Elle va faire savoir par un communiqué que nous nous sommes procuré que l’on ne dira plus désormais « mener en bateau », mais « inviter à une croisière sémantique ». Bon vent, capitaine !

PS - La subtile nuance aura échappé aux lycéens : le jour même de cette mise au point linguistique, ils étaient 3000 dans les rues de Nice et 5000 dans les rues de Toulon pour protester contre les « fermetures administratives correspondant à une reventilation des heures et des services ». Sans doute une telle incompréhension doit-elle être imputée à une maîtrise insuffisante du « socle commun »...