À l’occasion du Comité Technique Académique qui s’est tenu le jeudi 20 septembre, le SNES-FSU a questionné le secrétaire général du rectorat de l’académie de Nice, qui représentait le recteur absent, sur le bilan provisoire de Parcoursup dans notre académie. Nous avions pris le soin de faire parvenir au recteur avant cette séance les questions suivantes :
- combien d’élèves issus de l’académie ont accepté définitivement une proposition ?
- combien d’élèves issus de l’académie n’ont pas encore validé définitivement leur vœu ?
- combien d’élèves issus de l’académie ont quitté la plateforme alors qu’ils avaient eu au moins une proposition ?
- combien d’élèves issus de l’académie ont quitté la plateforme sans avoir de proposition ?
- combien d’élèves n’ont pas de proposition ?
La réponse du secrétaire général est la suivante : « je ne suis pas autorisé à donner ces réponses, elles sont sous embargo, la ministre de l’enseignement supérieur communiquera après la fermeture de la plateforme Parcoursup, le 21 septembre ».
Chacune et chacun comprendra que notre institution ne souhaite pas de débat sur ce sujet, puisqu’elle se félicite déjà du succès de cette rentrée dans le supérieur. Pour autant un premier bilan peut être tiré à partir des données nationales.
À la rentrée 2017, il restait 6000 bacheliers sans affectation faute de place à l’université. À la rentrée 2018, il restait, d’après les chiffres ministériels, 9000 bacheliers sans affectation, 40 000 sur liste d’attente, 70 000 à espérer une autre affectation (donc non satisfaits) et 180 000 à être sortis de Parcoursup. Ces derniers se sont résignés, ils ont renoncé aux études supérieures ou sont allés remplir les caisses de l’enseignement privé.
Sur 810957 étudiants inscrits sur Parcoursup, 180 000 sont déjà éliminés, soit 22 %. Voilà le premier bilan, terrible et sans appel, de la loi ORE.
Pour ceux qui ont obtenu une place à l’université, il est impossible de savoir si c’est un vrai choix ou un choix par défaut, les vœux n’étant plus hiérarchisés. Rappelons qu’un des principaux arguments du gouvernement et de la ministre de l’Enseignement supérieur pour défendre la loi ORE, était d’étendre le champ des possibles !
Nous ne parlerons même pas des critères de sélection des universités qui n’ont jamais été rendus publics, ni avant, ni après.
Nous ne parlerons même pas de la désorganisation complète de l’enseignement supérieur (Université, BTS, CPGE), avec des élèves qui arrivent et partent tous les jours.
Nous ne parlerons même pas du dispositif « oui si… », pour lequel, à ce jour, rien n’est organisé parce que rien ne peut l’être dans le cadre d’un budget contraint par le sous investissement dans l’université. Les étudiants ne connaissent ni leurs locaux, ni les emplois du temps finalisés. Les professeurs, eux-mêmes, d’ailleurs, ne connaissent pas leur service.
22 % des bacheliers exclus de l’Université, c’est le bilan !
Aujourd’hui, le gouvernement et ceux qui portent sa parole doivent prendre leurs responsabilités et assumer leurs choix devant la jeunesse et le pays.
Si le choix est la sélection à l’entrée de l’Université : il faut le dire clairement et alors, la loi ORE est la bonne solution.
Si le choix est l’accès de tous les bacheliers à l’université et aux formations supérieures sélectives, la loi ORE doit être abrogée.
La jeunesse et le pays peuvent compter sur la FSU pour dénoncer les mensonges et les faux-semblants.