Texte Action
Conseil syndical académique de Nice, le 8 septembre 2014.
Contexte économique et social : pour une politique de la demande
La zone euro, alors que certains pronostiquaient le retour de la croissance en 2014, s’enfonce dans la récession. De plus en plus de voix, d’économistes ou de politiques, s’élèvent pour remettre en cause la politique de l’offre pratiquée. Celle-ci a notamment pour conséquence de mettre en concurrence les économies européennes pour capter la demande intérieure de chacun, accroissant de ce fait la pression sur les salaires, la protection sociale et les marges des entreprises, entrainant par là même une baisse de la demande intérieure et des investissements. François Hollande, attaché par le pacte de responsabilité, fondé sur 50 milliards de coupes budgétaires (18 milliards pour l’État, 11 milliards pour les collectivités et 21 milliards sur la protection sociale) a choisi de museler les débats sur la question de l’orientation économique en évinçant du gouvernement les ministres qui alertaient sur une politique tournée essentiellement vers les entreprises, au détriment des salariés et des services publics .A chaque intervention, le président et le premier ministre, confirment, en tournant le dos aux engagements du candidat Hollande, une politique d’austérité, avec les résultats que nous connaissons : stagnation de la croissance, barre des cinq millions de chômeurs franchie…
La responsabilité du mouvement syndical est donc essentielle : il est de notre devoir de tout pour l’émergence d’un front contre l’austérité.
La conférence sociale de juillet, mise sous pression par le patronat avant sa tenue, pressions auxquelles le premier ministre a cédé, avait déjà montré les orientations du gouvernement du point de vue économique et social mais aussi en termes de dialogue social. Les O.S. étaient invitées à discuter de la simplification du code du travail. CGT, FO et Solidaires ont boycotté, la FSU s’est retirée.
Etat du syndicalisme
Le printemps a vu se multiplier les luttes sectorielles (cheminots, intermittents, SNCM), la division syndicale explique en partie que ces luttes ne convergent pas.
La conférence sociale de juillet a confirmé la volonté de certaines O.S. de maintenir voire d’amplifier le clivage entre O.S.
Dans la Fonction Publique, aucune O.S. ne peut laisser sans réaction le maintien prévu du gel du point d’indice jusqu’en 2017. Si sur ce point les analyses convergent, il en est tout autre sur les modalités d’action. C’est donc bien une mobilisation de l’ensemble de la fonction publique dont nous avons besoin. La FSU doit proposer à l’ensemble des OS de la FP de construire cette mobilisation, en commençant, pourquoi pas, par une manifestation de rue le samedi mais surtout en préparant la grève. L’échéance électorale de décembre ne doit pas être un frein à la construction d’un mouvement unitaire.
La FSU appelle à la réussite de la manifestation des retraités le 30 septembre sur le pouvoir d’achat et la protection sociale.
Loi de refondation : faire confirmer la vision de la majorité de la profession
L’unité du second degré est une fois de plus attaquée. Les tenants de l’École fondamentale, rebaptisée « École du socle » sont à l’œuvre.
La mise en place du conseil École-Collège participe de cette logique. Le SNES-FSU combattra toutes les tentatives, pour donner à cette instance chronophage une quelconque capacité de décision : c’est une instance de proposition. Seuls les CA et les conseils d’École peuvent décider. Le SNES-FSU s’opposera aux échanges de services.
Le CSP a publié le 8 juin un projet de nouveau socle commun de connaissances, de compétences et de culture. Il publiera prochainement les projets de programme de l’École et du collège.
Les projets seront mis en consultation. Le SNES-FSU appelle les collègues à y participer dans le cadre des demi-journées banalisées dans les établissements pour y faire valoir la conception du SNES-FSU du second degré. Le SNES-FSU mettra à disposition de S1 des outils pour participer à ces consultations.
Sur le chantier à venir de l’évaluation des élèves, le SNES-FSU sera vigilant pour que rien ne se soit imposé aux collègues.
Chantier métiers : un statut renforcé mais à revaloriser
Les nouveaux décrets sur le statut d’enseignant ont été publiés le 23 août et seront applicables à la rentrée 2015 (à l’exception de la pondération des REP, mise en œuvre à cette rentrée). Le SNES-FSU poursuivra l’action revendicative sur ce dossier au niveau national, pour une application la plus favorable aux collègues de ces mêmes textes.
En ce qui concerne les REP de l’académie, le SNES-FSU exige que les pondérations soient appliquées conformément aux textes règlementaires, confirmées par le recteur en CTA en juin : le temps de décharge ne doit pas être organisé par le chef d’établissement et donner lieu à travail supplémentaire.
Dans le cadre des chantiers métiers, le ministère envisage de mettre en œuvre dans l’Éducation nationale le GRAF (grade à accès fonctionnel). Ce serait un dispositif réservé à quelques uns. Pour le SNES-FSU, c’est inacceptable. Le SNES-FSU se battra, dans le cadre de ses mandats pour les carrières et la revalorisation, pour l’élargir au plus grand nombre.
Formation des enseignants : il faut cesser le « bricolage »
Le SNES-FSU avait alerté le gouvernement sur les dangers de placer le concours pendant l’année de M1, soit au milieu d’une formation.
Les affectations en académie, sans contrôle paritaire, se sont révélées catastrophiques. Des stagiaires M1 ont été envoyés dans une autre académie que celle de leur formation. Des stagiaires titulaires ou dispensés du M2 en situation de rapprochement de conjoint avec enfants ou en situation de handicap ont connu le même sort. Le SNES-FSU n’a cessé d’intervenir sur ces questions jusqu’à la veille de la rentrée.
Dans notre académie, même si les affectations ont été effectuées sous le contrôle paritaire, le refus par le recteur de publier une circulaire académique d’affectation et le changement à la dernière minute des berceaux d’affectation ont causé des dégâts. Le SNES-FSU académie de Nice est intervenu de nombreuses fois pour accompagner les stagiaires dans des recours.
La mise en place à marche forcée de l’ESPE dans un contexte budgétaire difficile entraîne cette année des annonces faites aux stagiaires qui sont inacceptables :
• Pas de prise en charge de frais de déplacement entre le lieu d’affectation et l’ESPE
• Inscription obligatoire au M2 MEEF pour les stagiaires déjà titulaire du M2.
• Non convocation à ce jour de la commission académique d’évaluation des besoins de formation de chaque stagiaire.
• Annonce de du calendrier de formation qui relève de cadences infernales.
Le SNES-FSU académie de Nice, avec la FSU, demandera audience au recteur pour que soient réglées ces questions.
Rentrée dans les établissements : plus d’élèves et moins de profs dans notre académie
Dans l’académie de Nice, l’effectif attendu pour la rentrée 2014 est de 146 891 élèves pour les collèges et lycées, soit une progression de 5 élèves. On pourrait donc parler d’effectif stable. Néanmoins les deux rentrées précédentes ont montré que les effectifs prévisionnels étaient largement inférieurs au constat de rentrée. (Rentrée 2013 : 601 élèves supplémentaires, rentrée 2012 : 744 élèves supplémentaires, soit à chaque fois l’équivalent d’un collège !)
En ce qui concerne les emplois dans l’académie, la rentrée 2014 a enregistré une perte de 11 emplois et dans le même temps le gain de 35 équivalents emploi en HS. Donc notre académie n’aura vu l’arrivée d’aucun nouveau personnel. Sur la période 2012-2014, pour environ 1600 élèves de plus, nous aurons eu 42 emplois supprimés.
Avec un tel état des lieux, les personnels ne risquent pas de voir leurs conditions de travail s’améliorer. Les effectifs explosent dans les classes avec une moyenne de 35 élèves par classe en lycée et 28 à 30 en collège. Cela obère les conditions de réussite des élèves qui se dégradent. Des élèves du secteur sont refoulés par les chefs d’établissement. Le SNES-FSU a déjà du intervenir sur le sujet.
Droits et libertés
Le SNES-FSU continue son action pour les droits et libertés en participant aux collectifs, Stop TAFTA et l’intersyndicale « unis contre l’extrême-droite » dont l’action est relancée avec la rentrée et appelle ses syndiqués à participer aux initiatives qui auront lieu durant l’année.
Une nouvelle fois, prenant prétexte de l’envoi de roquettes par le Hamas vers Israël, le pouvoir israélien a déclenché un déluge de bombardement sur Gaza suivi d’une offensive terrestre. Le bilan a été lourd en victimes et en blessés, la majorité étant des civils, femmes, vieillards et de nombreux enfants. Face à cette situation dramatique, le silence de la « communauté internationale » a de fait cautionné l’agression israélienne. La FSU s’est engagée avec le Collectif National pour une Paix Juste et Durable entre Israéliens et Palestiniens. Avec le collectif national, la FSU a manifesté le mercredi 23 juillet pour l’arrêt immédiat des bombardements sur Gaza, pour l’arrêt de l’agression israélienne en Cisjordanie et à Jérusalem, pour la levée du blocus, illégal et criminel, de Gaza, pour des sanctions immédiates contre Israël jusqu’au respect du droit international, pour le droit des Palestiniens à créer leur Etat et contre la criminalisation des militant-e-s solidaires du peuple palestinien. Par ailleurs, le SNES- FSU condamne toute parole et tout acte antisémite et inscrit son combat syndical dans la lutte quotidienne et déterminée contre le racisme. Enfin, le SNES-FSU et la FSU exigent qu’aucune atteinte ne soit, en France et ailleurs, portée au droit de manifester. Nous apportons tout notre soutien à Alain Pojolat, poursuivi suite à ces manifestations.
Le SNES-FSU appelle également à se mobiliser contre les massacres perpétrés en Irak à l’encontre du peuple kurde et des minorités opprimées. Elle s’élève contre la barbarie du soi-disant Etat Islamique de l’Irak et du Levant qui perpétue crimes et atrocités. La France et l’ONU doivent s’engager pour une paix durable et apporter tout leur soutien aux forces démocratiques en Irak. L’ONU doit exiger des sanctions immédiates contre les Etats qui soutiennent, financent et arment l’EIIL. La France doit intervenir à tous les niveaux possibles pour que la pression internationale isole les forces djihadistes.
Elections professionnelles : faire entendre la voix de la profession
Du 27 novembre au 4 décembre, toutes nos professions seront appelées à élire leurs représentants en CT, en CAP ou en CCP et par extension la représentativité de la FSU dans l’académie et le nombre de membres FSU aux CHSCT et CAAS par exemple. Ce n’est pas seulement dans l’Éducation nationale que les agents voteront mais dans les trois fonctions publiques : État, territoriale, hospitalière.
L’enjeu de ces élections est clair : il s’agira de conforter la position majoritaire du SNES-FSU, car il en va de l’unité du second degré face à ceux qui, par exemple, envisagent la « primarisation » du collège.
Il s’agira également de redonner à la FSU sa première place dans la fonction publique d’État, perdue mécaniquement en 2011 en raison du recul de la participation.
La campagne électorale est déjà pour certains bien avancée. Ils tentent de compenser ainsi leur manque de travail dans les CT et les CAP par une visibilité plus grande.
Pour le SNES-FSU et la FSU, il n’y aura pas de dispositif exceptionnel, pas de plan média, pas de conseillers en communication. Notre boussole : aller, comme d’habitude, à la rencontre de nos collègues dans les établissements et construire avec eux les revendications et les luttes.
Campagne de syndicalisation : c’est aussi un moyen de faire entendre la voix de la profession
La chute du nombre d’adhérents s’est presque arrêtée. Le nombre de syndiqués a même augmenté de 1 % dans notre académie. Cela n’était pas arrivé depuis 6 ans. Les nouveaux adhérents sont nettement plus nombreux. L’augmentation est due aux stagiaires, plus nombreux cette année. Dans notre académie, plus de la moitié sont adhérents. Les 265 retraités représentent 11,8 % des syndiqués, proportion en léger recul comme l’an dernier et comme au plan national. L’année qui vient de s’écouler a été marquée par une aggravation de l’austérité salariale subie par les personnels actifs et retraités de la Fonction Publique, et en particulier de l’Education Nationale. Il ne faut cesser de répéter à nos collègues que le SNES-FSU est une force de proposition et de lutte. À tous les échelons d’intervention (établissement, département, académie…), il informe les enseignants, CPE, CO-Psy, AED, etc., leur propose l’action, les soutient et les conseille face à l’État-employeur et à ses représentants ; il défend leurs droits individuels et collectifs (carrière, mobilité, indépendance…), leurs qualifications, leurs statuts, leurs métiers. Il promeut un projet global d’éducation pour lutter contre les inégalités, construire une culture commune exigeante et offrir une formation initiale ambitieuse pour tous les jeunes. Le SNES-FSU ne peut remplir toutes ces missions qu’avec le nombre et les cotisations de ses adhérents. Plus que jamais, agir pour ses droits c’est adhérer ou ré-adhérer au SNES-FSU, pour renforcer le syndicat majoritaire de nos professions et peser sur les choix futurs en cette année d’élections professionnelles.
Pour : 29, Contre : 2, Abs : 1, Rv : 0