C’est en tant que vieux compagnon de lutte et ami de toujours que je voudrais rendre hommage à l’activité militante de Lucien, et à la qualité de son amitié.

Lucien, qui venait d’être nommé professeur technique adjoint au Lycée des Eucalyptus, avait rejoint dès 1972 l’équipe des militants de la toute jeune section académique du SNES. Lucien a apporté à cette équipe tout son dévouement et sa générosité naturels. Son engagement syndical participait d’ailleurs de sa passion profonde pour la construction d’une socièté et d’un monde plus équitable ...

Dès cette date, et à plusieurs reprises depuis, il a été élu aux instances responsables de la section académique. Il y contribua notamment à l’issue victorieuse de la difficile et longue bataille pour l’intégration des professeurs techniques adjoints au corps des professeurs certifiés. Il ne cessa jamais de se battre pour que le niveau des enseignements technologiques réponde aux nécessités de notre temps.

Durant cette longue participation à notre direction, Lucien n’a jamais transigé avec les exigences d’une vie syndicale démocratique : sens des responsabilités, fermeté dans la transparence,loyauté et dignité.

Avant d’être intégré dans l’Education nationale comme professeur technique adjoint, Lucien avait connu la situation d’un ouvrier dans une entreprise de Nice. ll avait déjà fait le choix d’un militantisme syndical exigeant - au sein de la CGT - dont il nous fera bénéficier. Dans chacun des deux établissements de l’académie où il a été successivement nommé - lycées de Lorgues et des Eucalyptus - il a refusé toute soumission à l’autoritarisme, au risque de compromettre gravement le déroulement de sa carrière.

La richesse de sa personnalité s’est exprimée aussi dans ses activités de recherche personnelles qui l’ont conduit à créer des prothèses en titane déjà largement utilisées en chirurgie ; il venait d’en créer une nouvelle pour le poignet.
Dans sa vie de retraité, il conserva son activité de militant ; fidèle aux réunions de la section des retraités des Alpes-Maritimes ; la passion de ses interventions enrichissait chacun de nos débats.

La dernière d’entre elles, le 14 mai dernier, résonnera longtemps dans la mémoire de ceux qui ont écouté cet ultime message.

Je rends cet hommage à la mémoire de Lucien au nom de tous les syndiqués et militants du SNES de l’académie de Nice. Qu’il me soit permis d’être aussi, plus particulièrement, l’interprète de ses frères et soeurs d’une lutte partagée pendant plus de trente ans, lutte qui a scellé une amitié profonde, jamais démentie, faite de confiance et de respect mutuels.