Le Ministère de l’Education Nationale s’est doté depuis l’an dernier d’un mode de comptabilisation des grévistes dont l’objectif est de minorer scandaleusement les taux de grévistes annoncés à la presse.
Les rectorats ne prennent en compte que les grévistes constatés à 8 h.
Tout collègue prenant son service plus tard dans la journée, à 9 h, à 10 h à 14h, est alors d’office considéré comme non-gréviste, qu’il se présente ultérieurement à son poste ou non.
Ce nombre de grévistes est ensuite rapporté à l’ensemble des personnels, qu’ils soient en exercice ou non, qu’ils soient appelés à faire grève ou non.
Par exemple, les chefs d’établissements sont comptés d’office comme personnels non-grévistes. Les personnels en maladie, en congé sont comptés comme non-grévistes alors qu’ils ne sont pas attendus dans les établissement le jour de la grève.
Quant à un agent exerçant son service à mi-temps, il est comptabilisé comme un demi-gréviste !
Avec cette méthode de comptabilité, le Ministère réduit au moins de moitié les taux de grévistes annoncés à la presse le jour de la grève. Il va de soi par contre que les retraits de salaire seront ensuite effectués à partir d’un décompte effectif des grévistes, ce taux n’étant ensuite pas médiatisé dans l’après-coup de la grève.
Pour le SNES, le taux de gréviste doit être calculé en rapportant le nombre de collègues ne se présentant pas à leur poste au nombre de collègues attendus à l’heure du décompte, seule façon d’évaluer de façon objective l’ampleur de la mobilisation.