Les Etats généraux du SNES se sont tenus le jeudi 25 octobre, au Théâtre du Gymnase, à Paris.
Une délégation de l’Académie de Nice était présente et s’est efforcée de faire remonter, le plus fidèlement possible, les contenus de vos cahiers de revendications. La journée a été riche de débats et d’échanges.
Le travail a été organisé en quatre ateliers, dont voici une rapide synthèse.
1. Un second degré cohérent et ambitieux. La réussite des élèves, culture commune et contenus d’enseignement :
Nous revendiquons une éducation nationale qui fasse réussir tous les élèves, avec une même ambition pour tous, sans adaptation locale, qui prenne en compte les difficultés et les publics particuliers.
Mais la souffrance des personnels ne cesse de s’exprimer, avec la sensation d’un travail empêché et d’une non- reconnaissance de leur professionnalité. Les enseignants ont le ressenti d’un éclatement du système et du sens même de leur enseignement. Il y a vraiment la nécessité de pouvoir se recentrer sur le groupe classe.
Les personnels ont besoin par ailleurs de concertation disciplinaire et pluridisciplinaire.
Nous demandons donc la remise à plat de la réforme du lycée, un cadrage national des horaires et des programmes, un abandon pur et simple du collège du socle au profit d’une cohérence dans l’appropriation d’une culture commune. Enfin, nous sommes très attachés à maintenir les trois voies de formation.
2. Un second degré cohérent et ambitieux. Réduire les inégalités. Education prioritaire :
Tous les élèves sont « éducables », tous peuvent réussir mais pour cela, nous avons besoin de mesures qui répondent aux inégalités qui existent.
La mixité scolaire et sociale, durement attaquée ces dernières années, est un impératif. Il faut donc repenser la carte scolaire. Tous les établissements ont droit à une carte de formation riche et complète pour permettre à tous de réussir.
Il y a réellement nécessité de relancer l’éducation prioritaire mais il faut en finir définitivement avec les établissements ECLAIR.
3. Formation, revalorisation :
Un véritable malaise existe chez les enseignants, qui ont réellement besoin de reconnaissance sociale.
Cette reconnaissance doit prendre plusieurs formes :
- Augmentation de la rémunération,
- Amélioration des conditions de travail,
- Réaffirmation du respect des qualifications des disciplines,
- Réduction du temps de service au profit d’une réelle concertation
- Abandon de la Journée de carence
- Droit à une formation continue choisie librement, sur le temps de service et menée sur le long terme.
De plus, notre profession souffre du manque d’attractivité et traverse une crise de recrutement Pour cela, il est important de conserver dans les masters des contenus disciplinaires prépondérants mais en lien avec la recherche.
Il faut également se donner les moyens d’une entrée progressive dans le métier avec un système de pré-recrutement qui permette de vivre décemment tout en continuant à étudier. Cela passera nécessairement par la reconstitution d’un vivier de formateurs pour nos jeunes enseignants, avec des collègues tuteurs formés, déchargés et recrutés dans la transparence.
4. Le service public d’Education nationale : rééquilibrer les pouvoirs, pour une évaluation rénovée des personnels :
Nous sommes concepteurs de nos métiers et de notre enseignement. Nous devons regagner du pouvoir car nous sommes des professionnels. Nous devons donc être porteurs d’un véritable rôle dans les CA, et il est urgent de redéfinir le rôle des élus.
En ce qui concerne l’évaluation et le problème réel des inspections, il est important de déconnecter l’évaluation de l’avancement. L’Inspection doit retrouver son rôle d’aide et de conseil. L’évaluation doit générer non plus la peur de la hiérarchie, mais une dynamique dans les établissements. Les inspecteurs sont aussi des animateurs pédagogiques.
En conclusion, ces états généraux ont révélé le malaise profond de la profession. Les enseignants sont déstabilisés car ils attendaient plus de réponses de ce nouveau gouvernement. Sur le fond, rien n’a changé ! Le gouvernement dégage des moyens, certes, mais pour quoi faire ? Pour continuer les réformes passées ?
Nous traversons une période d’enjeux considérables pour le 2d degré. Or rien dans le rapport sur la Loi d’orientation et de programmation, rien dans le discours du Ministre ne laisse apparaître la prise en compte des revendications des experts de la profession que nous sommes. Nous avons besoin de peser davantage, nous avons besoin de prendre toute notre place dans la négociation. Notre force à nous est d’être en lien et en phase avec la profession.
Le contenu de la réflexion qu’ont permis ces Etats généraux doit nous permettre de fédérer l’action dans nos établissements et doit être au cœur de la construction du rapport de forces nécessaire pour être entendus du gouvernement.
Compte rendu réalisé par Fabienne Langoureau.