27 juin 2011

Académie

REFORME DES STI : Difficilement tenable malgré quelques avancées !

Au cours de l’audience intersyndicale devant le recteur le 27 juin au sujet de la réforme des STI, le SNES –FSU a porté haut et fort le premier bilan des enseignements exploratoires de STI en seconde et, pièces à l’appui, les perspectives alarmantes de la rentrée 2011 avec les STI2D.

La mise en œuvre d’une réforme pourtant unanimement contestée, risque en effet d’hypothéquer à moyen terme l’avenir de la voie technologique.

La réduction drastique des volumes horaires dans les enseignements exploratoires (1h30 en SI et CIT) n’a pas permis de mener à bien les projets et surtout de permettre aux élèves d’appréhender les spécificités de la voie technologique. Résultat : des disparités importantes sur les effectifs de première avec des baisses parfois conséquentes : -30% par rapport aux prévisions en première STI2D au Lycée Rouvière à Toulon ! C’est bien d’attractivité de la voie technologique dont il est question, attractivité fortement mise à mal par des contenus technologiques dont l’approche concrète et pratique est dénaturée par la réduction des volumes horaires (de 60% à 40% d’enseignements technologiques) mais aussi par leur mutation vers des outils de simulation en lieu et place de réalisations pratiques.

La voie technologique était, dans notre académie en particulier, un facteur d’élévation du niveau de qualification, notamment pour des élèves issus des milieux les plus défavorisés. Ceux-ci, devant des contenus de tronc commun qui rapprochent la STI2D de la filière S, risquent de ne plus atteindre le niveau IV de qualification.

Cette réforme va mettre en danger la voie technologique et ses personnels puisque, loin d’enrayer la baisse des effectifs, elle l’amplifie.

Pour ce qui est de la formation des collègues de STI aux « nouveaux champs disciplinaires », là aussi, le bilan est catastrophique : malgré la bonne volonté des formateurs, les volumes horaires impartis à la formation ont été insuffisants (87 h de formation) pour que les collègues s’approprient des contenus transversaux comme des contenus scientifiques. Résultat : de l’information plutôt que de la formation, de l’autoformation pour préparer la rentrée dans l’urgence et faire face à des élèves parfois leurrés par des intitulés attractifs mais qui risquent d’être très déçus d’autant que ni les dispositifs informatiques, ni les manuels, ni les maquettes pédagogiques, ni les salles ne sont prêts. Pour soutenir les équipes dans les établissements, nous avons obtenu que les TZR d’électronique et d’électrotechnique soient maintenus en surnombre dans les établissements concernés et qu’un accompagnement particulier soit proposé aux équipes en difficulté. Même si la formation se poursuivra à la rentrée, c’est dans l’urgence que les équipes devront investir la réforme.

Nous avons donc réitéré la demande de moratoire sur la mise en œuvre de cette réforme en première avec la nécessité d’une remise à plat du dispositif dans son intégralité, il y va de l’avenir de la voie technologique et de ses personnels mais aussi de l’ambition d’élévation du niveau de qualification des élèves.

Corinne Gioanni