11 mars 2008

Actualités

Texte adopté par le conseil syndical réuni au Luc le 11 mars 2008

Texte adopté à l’unanimité

Les effets concrets d’un budget de rigueur

Les prévisions les plus alarmantes du SNES se sont malheureusement avérées exactes. Les établissements sont aujourd’hui confrontés à la traduction concrète du budget 2008 voté par la majorité du parlement. La diminution drastique et injustifiable du nombre de postes sur l’ensemble du territoire national prend une signification encore plus particulière dans une académie comme la notre : il manque 224 ETP d’après les documents du ministère pour atteindre le taux national moyen d’encadrement, pour les conditions de travail (groupes, nombre d’élèves par classe) nous sommes les derniers sur trente académies pour les lycées et 24e sur 30 pour les collèges. Au lieu des apports de postes nécessaires, nous avons reçu dans nos établissements des dotations qui conduisent à des centaines de fermetures de postes et à une augmentation indécente du volume d’heures supplémentaires entraînant de facto l’exclusion de nos établissements de certains de nos collègues. La réaction des établissements ne s’est pas faite attendre : grèves dans plusieurs collèges et lycées, refus des DGH dans plus de la moitié des établissements avec le soutien des parents d’élèves. Nous devons obtenir la restitution des postes supprimés et la transformation des HS en heures postes.

« Pochardisation » de nos métiers

En plus de la rentrée catastrophique que ce gouvernement veut nous imposer, le livre vert de la commission Pochard, censé travailler à une amélioration de la condition enseignante est une véritable provocation et le ministre Darcos ne prend aucune distance avec ce brulot. Il va à l’encontre des aspirations et revendications portées par la majorité de la profession. Les attaques touchent à la fois le système éducatif lui-même et ses personnels : au travers de la bivalence en collège, l’annualisation du temps de service et l’augmentation du nombre d’heures supplémentaires (+3 heures) en partie pour imposer la prise en charge des missions assurées par les personnels non-enseignants, Copsy et CPE notamment, l’évaluation pédagogique confiée au chef d’établissement au détriment des inspecteurs pédagogiques régionaux ou généraux que nous ne rencontrerions que 3 fois dans la carrière !, l’aggravation sous couvert de prise en compte du mérite individuel des inégalités de rémunération (comme si avec des écarts de 135 000 euros sur une carrière de certifié et 150 000 sur celle d’un agrégé, la prise en compte de nos évaluations était absente de nos salaires !). Pochard de poursuivre en donnant un rôle accru aux chefs d’établissements en ce qui concerne les procédures d’affectation des enseignants. Au bout du compte il s’agit bien là de décliner tout un pan de la loi Fillon sur l’école dont nous continuons à demander le retrait. Nous sommes bien loin d’un système éducatif à même de prendre en charge l’ensemble des élèves au travers des trois voies de formation (générale, technologique, professionnelle) avec une offre de formation améliorée et des personnels revalorisés.

Le pouvoir d’achat encore en berne

Ces dernières semaines ont été marquées par des mobilisations importantes des actifs et des retraités (la semaine bleue en octobre, 18 novembre, 24 janvier, 6 mars) pour obtenir une véritable revalorisation des salaires et des pensions face à l’inflation et aux pertes accumulées depuis plusieurs années. Le gouvernement a été contraint a un premier recul en annonçant une augmentation, certes insuffisante, du salaire de tous les fonctionnaires et des pensions alors qu’il était il y a peu encore opposé à toute augmentation du point d’indice. Sur ce dossier il nous faut continuer l’action collective et unitaire pour obtenir une revalorisation du point d’indice et une augmentation des pensions qui prennent en compte l’inflation et un rattrapage de notre pouvoir d’achat sur les années antérieures à travers la revalorisation du point d’indice et pas à travers un mécanisme individuel de fausse protection.

Poursuivre et amplifier l’action avec tous ceux qui le veulent

Le conseil syndical du SNES rappelle son total soutien aux établissements qui sont rentrés depuis plusieurs semaines dans l’action : grèves locales dans une douzaine d’établissements, refus des DGH dans plus de la moitié des établissements, distributions de tracts, signature de l’engagement collectif du refus des heures supplémentaires. Il est nécessaire de poursuivre cette mobilisation et de s’inscrire dans la durée face à un calendrier de préparation de rentrée très étalé dans le temps et des propositions du ministre concernant nos métiers annoncés dans plusieurs semaines. Il faut que nous restions mobilisés jusqu’à juin si nécessaire. La bataille des heures supplémentaires qui se multiplient et des postes qui manquent ne pourra être remportée avec les seules actions locales, fussent elles importantes.

Le conseil syndical du SNES appelle l’ensemble des personnels à participer massivement à la grève nationale unitaire du 18 mars et aux manifestations de Nice et Toulon pour une autre rentrée, pour des salaires et des pensions augmentées, pour une véritable revalorisation de la condition enseignante prenant en compte les aspirations des personnels.

Avant cette date le SNES demande à chacun de s’engager dans les actions départementales décidées par l’intersyndicale du second degré de chaque département avec le soutien de la FCPE :

  • rassemblement à Nice le mercredi 12 mars devant le rectorat à 15h, distribution de tracts le samedi 15 mars à 15 h à Nice, place Masséna
  • distribution de tracts devant les établissements du département du var le jeudi 13 mars à 17h.

Après le 18 mars le SNES demande à chaque établissement de dresser un état précis de ses besoins, des suppressions de poste annoncées, du nombre d’heures supplémentaires à transformer pour que les représentants aux différents CTP exigent les moyens nécessaires au fonctionnement normal des établissements. En fonction des documents préparatoires, du calendrier et de l’état de la mobilisation le SNES proposera aux autres organisations et à l’ensemble des collègues des modalités diversifiées d’action pour mettre « sous pression » ces instances.

C’est pourquoi le conseil syndical se prononce pour que soient examinées à l’issue de la grève du 18 mars les possibilités de reconduction de la grève, si possible avant les vacances de printemps, en fonction des réponses données par le ministre et le gouvernement sur les salaires, la rentrée 2008 et nos métiers. Il demande la mise en œuvre d’un plan d’action continu au niveau national jusqu’au mois de mai.

Dans l’immédiat le SNES demande :

  • d’amplifier la signature de l’engagement collectif de refus des heures supplémentaires téléchargeable sur le site académique du SNES
  • aux secrétaires de S1 et aux trésoriers de continuer la campagne de syndicalisation qui fait état d’une nette progression du nombre de syndiqués
  • à tous les syndiqués et sympathisants de soutenir nos collègues les plus fragiles (contractuels, vacataires, CAE, CAV) qui participent à l’action nationale de notre fédération contre la précarité ce mercredi 12 mars à Paris et dans nos départements.
  • à tous les personnels de soutenir l’action des collègues TZR qui connaissent des conditions de travail de plus en plus dégradées, en participant au barbecue de la flexibilité mercredi 12 mars à 12h au rectorat.
  • à tous les personnels de participer massivement à la première action le samedi 29 mars pour la défense des retraites à l’appel de la FSU, CGT et Solidaires pour contrer les nouvelles attaques sur la retraite par répartition (allongement de la durée de cotisation, nouvelle diminution du montant des pensions, remise en cause de certaines bonifications,...)

Le SNES continue de s’opposer au calendrier du baccalauréat, il appelle à la signature de la pétition et à l’intervention pour explication des collègues de lycée auprès des parents et des élèves. Il restera vigilant à toutes les attaques contre le baccalauréat.

Pour : 32
Contre : 0
Abstention : 0
Refus de vote : 0