La liberté d'expression à la niçoise !

Nous avons été nombreux et nombreuses devant Le tribunal de Nice, lundi 7 septembre, pour soutenir notre camarade, Olivier Sillam, et trois jeunes étudiant-e-s de Solidaires accusés d’outrage, de rébellion et de violences envers les forces de l’ordre lors d’une manifestation le 9 mai 2019.

Il aura fallu pas moins de six heures d’audience avant le délibéré ! Les échanges ont été dignes d’un roman de Kafka. Faute d’accusations sérieuses et graves, et faute d’avoir autre chose à dire, le débat est devenu « littéraire » : « avez-vous dit « à bas la police ou abats la police ? » Aucun des policiers ne se souvenait d’ailleurs des slogans entendus, se contredisant même entre eux !

Le verdict a enfin été rendu à minuit : mais on l’aura compris tout était joué d’avance. Malgré les plaidoiries brillantes des avocats de la FSU, Maître Damiano et maître Taïeb.

Durant presqu’une heure, ils ont tenté de démontrer à la cour qu’il y a une différence entre scander un slogan dans une manifestation, citation de Victor Hugo de surcroît, « Police partout, justice nulle part »[i]-surtout aux lendemains de la manifestation du 1er mai qui avait fait de nombreuses victimes syndicalistes après une charge incompréhensible des forces de l’ordre à Paris- et outrager personnellement un policier, en civil de surcroît et donc sans signe distinctif !

Il y a une différence entre se rebeller face à un policier qui arbore un brassard et une carte professionnelle et ne pas vouloir qu’un civil qui ne s’est pas présenté vous passe les menottes.

Il y a une différence entre être volontairement violent envers un membre des forces de l’ordre et simplement avoir un mouvement de défense lorsque trois personnes vous plaquent au sol et vous empêchent de respirer…

Sans doute, ce soir-là ne parlions nous pas la même langue car la justice niçoise est restée sourde !

Notre camarade Olivier Sillam, professeur d’Histoire géographie, a été condamné à 6 mois de sursis et à plus de 6 000 euros de dommages et intérêt pour les policiers de la partie civile et le syndicat Alliance qui s’est également porté partie civile.

Le SNES-FSU défendra toujours la liberté d’expression et renouvelle son entier soutien à Olivier.

On ne lâche rien !

A suivre…

Fabienne Langoureau, pour le secrétariat académique du SNES-FSU

PS : Le SNES-FSU met en ligne, très prochainement, une cagnotte pour aider aux frais de justice.