La rectrice a souhaité rencontrer la FSU en début d’année. Une délégation de militants et militantes de différentes composantes de la fédération s’est donc retrouvée au rectorat et a été reçue par « l’équipe de direction » rectorale. Après un tour d’horizon sur la rentrée qui fut l’occasion de rappeler à nos interlocuteurs les attentes des collègues, nous avons abordé quelques dossiers académiques.

Point sur la rentrée 2024 : des profs devant chaque élève ?
Cet objectif n’a pas été érigé, cette année, comme un but ministériel par un nième nouveau ministre en mal d’autorité. Il est vrai que l’an dernier, ce mantra n’a pas résisté à la réalité ni aux interventions médiatiques du SNES-FSU !
Sur le fond, cette année, il n’est pas atteint, mais l’essentiel n’est pas là. Encore une fois, nous constatons que les postes vacants sont pourvus par des personnels TZR ou CZR. Les difficultés de remplacement vont donc se révéler en cours d’année du fait du manque de remplaçants.
Plus généralement, on note aussi l’augmentation du nombre de contractuels pour pallier l’absence de TZR (due à la pénurie globale de titulaires). Cela montre que, pour le ministère, la mission de remplacement est une mission accessoire alors que, pour la FSU, elle est essentielle au service public. C’est un point de désaccord fondamental avec notre employeur.
Nous pointons à nouveau le souci central du remplacement : celui des absences longues (et pas celui du RCD).

A une question sur l’année de Terminale en lycée professionnel qui met les personnels (et les élèves) en difficulté, la rectrice répond que l’anxiété ressentie par les personnels est due au changement induit par chaque réforme et à la difficulté de parcourir le « dernier km » !
Pour le SNES-FSU cet argument ira droit au cœur des collègues de lycée GT. Après 5 ans où, chaque année, il y a eu des changements majeurs (qui ont mené à un diplôme dévalorisé), les personnels s’enfoncent dans l’anxiété, trouvent le dernier km bien long et n’entrevoient pas la fin du tunnel !

Nous abordons ensuite quelques sujets particuliers.

  • AESH : vers une meilleure gestion des personnels ?
    Il y a environ 4000 AESH dans notre académie. Toutes et tous vivent la précarité au quotidien : horaires, salaires, temps partiel imposé … Dès lors, ce qui peut sembler moins important pour d’autres catégories, peut avoir pour ces collègues des conséquences majeures.
    Concernant les congés de maladie, il y a souvent un temps de latence entre l’arrêt de travail et le versement des indemnités journalières par la Sécurité Sociale. Dans le cas d’une reprise de travail ou d’une prolongation, il peut arriver le contraire : l’agent doit rembourser des trop-perçus.
    Pour éviter ces deux problèmes, la FSU demande depuis longtemps l’application du principe de subrogation pour n’importe quel employeur. Par exemple, dans le cas d’un premier congé, l’employeur avancerait les sommes dues et se ferait rembourser ensuite.
    Ce mécanisme permettrait aux personnels d’éviter l’interruption de salaire ou le remboursement.

Jusqu’à présent, son application relevait du bon vouloir de chaque employeur. Cela va enfin changer !

Un décret paru en juin dernier prévoit la subrogation pour tous les contractuels au 01-07-25. Cette possibilité donnée aux employeurs va donc devenir une obligation pour tous les contractuels dont les AESH.
La date retenue nous questionne. Il y a peu d’arrêts maladie en juillet et août. Nous pensons donc que, pour tester le futur nouveau processus, il serait bon de le faire commencer avant le 1er juillet. D’après la réponse que le DRH nous a fournie, ce chantier, complexe il est vrai, n’a pas encore été initié et nous comprenons que la date nationale sera déjà ... un défi !
Les collègues concernés devront être très réactifs. Ils seront évidemment accompagnés par les militants de la FSU !

  • MAGE (maîtres auxiliaires garantis d’emploi)
    Nous sommes en attente de décisions de reclassement des MAGE dans la nouvelle grille des contractuels et ce, depuis … longtemps. Un engagement rectoral a pourtant été pris en 2017.
    L’an dernier, lors de la discussion en CSA sur le cadre de gestion des contractuels, il nous avait été dit que ce reclassement serait enfin effectué. Mais rien n’est venu.
    Nous avons demandé un point précis et complet sur chaque agent de cette catégorie de personnels. Elle n’est pas nombreuse mais, tout se passe comme si le rectorat avait oublié ces personnels !
    Les élus du SNES-FSU interviendront sans relâche lors de chaque CSA pour rappeler à la rectrice ses engagements !
  • Salaires de septembre
    Nous avions interpellé l’an dernier le rectorat sur l’accroissement important des retards de paiement de salaire des titulaires. Des collègues n’avaient pas été payés du tout en septembre voire avaient eu du mal à obtenir des acomptes en octobre ! Nous avions dénoncé la responsabilité des services rectoraux dans cette situation anormale qui avait mis en grande difficulté certain.es de nos collègues.
    Pour nos interlocuteurs, ces dysfonctionnements ne devraient pas se reproduire cette année... la plus grande vigilance devra s’exercer !
  • Portables dans les collèges
    La rectrice nous a informés que les deux conseils départementaux étaient, pour des raisons financières, contre l’achat de casiers où les élèves pourraient déposer leur portable. Le chiffrage de l’association des départements de France fait état d’un investissement de 120 millions au plan national…Nous avons aussi souligné la difficulté à faire cela au regard du manque de personnels dans les vies scolaires.
  • Greta du Var : Après deux vagues de licenciements l’année dernière, les personnels sont très inquiets, on le serait à moins. Lors de la dernière instance au mois de juin, traitant de la formation continue des adultes, avait été évoquée la possibilité d’avoir un pilotage par le Groupement d’Intérêt Public de l’académie de Nice. Cette solution nous semble assez pertinente au regard des volumes financiers, du nombre de sites et des différentes filières de formations à gérer par un chef d’établissement qui a en plus un lycée à diriger. Face à notre questionnement, la Rectrice a annoncé que des décisions étaient imminentes, mais le 9 septembre il y avait un gouvernement démissionnaire et pas encore de nouveau ministre ! Affaire à suivre donc.
  • Uniformes : la rectrice ne rejette pas l’idée et souhaite tirer des enseignements des expérimentations actuelles. Pour la FSU, l’argent donné par l’État (100 € par élève) et les collectivités territoriales serait mieux employé ailleurs ! Nous pensons que la région Paca ferait mieux de remplacer les agents absents plutôt que de se lancer dans cette aventure et nous avons dénoncé la posture purement politique sur ce sujet du conseil départemental des Alpes-Maritimes.

Pour le SNES-FSU, Richard Ghis et Serge Muller