DÉCLARATION LIMINAIRE

AVANCEMENT D’ÉCHELON DES CERTIFIES, CAPA DU 6 JANVIER 2015

ÉLECTIONS PROFESSIONNELLES

Les élections professionnelles se sont déroulées du 27 novembre au 4 décembre.
Dans notre académie, sur les catégories Agrégé, Certifié, Cpe, Copsy, Pegc, la participation est en hausse (47,79% contre 46,03%), c’est une bonne nouvelle mais avec l’augmentation du nombre de votes blanc et avec les suppressions de postes, le nombre d’exprimés est en baisse. Ce taux de participation en hausse est toutefois loin d’atteindre le niveau de 2008 où plus de 60 % des personnels participaient aux scrutins. Les causes de cette désaffection sont multiples. Comme en 2011, premier vote électronique dans l’Éducation nationale, des collègues ont rencontré des difficultés pour accéder à l’espace de vote, en particulier pour valider la création de leur espace électeur. De plus, l’investissement des directions d’établissements a été réduit à sa plus simple expression. Ainsi, la journée du 4 décembre, jour du vote sur nos lieux de travail, n’a pas été organisée dans tous les établissements comme elle aurait dû l’être. Enfin, ce résultat témoigne de la dégradation du climat social et d’une perte de confiance d’une partie de la profession envers la possibilité de faire évoluer positivement l’institution scolaire.
Le ministère a décidé de diffuser la propagande électorale par le seul moyen de la messagerie professionnelle, selon un calendrier et des volumes de messages qu’il a arrêté unilatéralement. Submergés par ces messages, les personnels ont ainsi pu être dissuadés d’utiliser leur messagerie professionnelle, qui parfois même a été bloquée, pourtant indispensable pour accéder à l’espace de vote.
L’expression de la démocratie sociale dans le plus grand ministère de l’État a été ainsi délibérément affaiblie.
Dans ce contexte, le SNES-FSU, le SNESUP-FSU et la FSU conservent la majorité dans notre académie et au plan national.
Malgré une baisse au CTA, la FSU devance la deuxième organisation de plus de 20 points, la troisième de près de 30 points. Sur l’ensemble des CAPA, où le SNES-FSU et le SNESUP-FSU étaient candidats, ils devancent la deuxième organisation de plus de 28 points, la troisième de plus de 38 points.

AVANCEMENT D’ECHELON

Le principal objet de cette CAPA est la promotion d’échelon des certifiés et des bi-admissibles. Si cette opération de gestion peut apparaitre purement technique, dans un contexte de rigueur budgétaire, de blocage salarial, et comme nous le savons en la matière « qui n’avance pas recule » cette opération est donc particulièrement importante pour nos collègues.
Depuis le 1er juillet 2010, nos salaires sont bloqués. Si rien ne change, ce sera le cas jusqu’en 2017. Le point d’indice qui n’augmente pas, c’est la rémunération qui stagne et la baisse assurée du pouvoir d’achat même avec une inflation faible. Le dernier rapport de l’OCDE, pourtant peu réputée pour soutenir les fonctionnaires, vient opportunément de le rappeler : la France est le seul pays, avec le Japon et la Grèce où le salaire des professeurs a diminué en valeur réelle entre 2000 et 2012, d’au moins 10 % soit un mois de salaire perdu par an. Avec de telles « performances », les enseignants français ont désormais un salaire inférieur de 11 % à la moyenne des pays de l’OCDE alors qu’ils détiennent le niveau de qualification le plus élevé.
L’OCDE conclut que les systèmes éducatifs les plus performants sont ceux où les professeurs sont les mieux rémunérés.
En France, la conjugaison de la dégradation des niveaux de rémunération et de celle des conditions de travail est une des explications majeures de la crise de recrutement actuelle. Il est plus que temps de revaloriser nos salaires et nos métiers.

Ce qui est bon pour les recteurs, est aussi bon pour les personnels qui sont sous leur autorité.

Le SNES-FSU et la FSU seront très prochainement à l’initiative sur ces questions et mettront dans l’action les personnels le mardi 3 février pour obtenir une inversion des politiques en œuvre.

Cette opération de gestion est aussi le reflet de l’évaluation des professeurs.
Cette CAPA est l’occasion de rappeler ici l’attachement du SNES-FSU et des syndicats de la FSU à la double évaluation des professeurs.
• Une évaluation administrative qui répond à ce qui relève du respect des obligations professionnelles.
• Une évaluation pédagogique pour laquelle les missions des Inspecteurs Pédagogiques doivent être réorientées vers l’aide et le conseil et reposer sur la réalité du travail qui est fait dans la classe. Les inspections pédagogiques doivent être plus fréquentes, leur rythme doit être le même pour tous. La périodicité de 4 ans, fixée par la LOLF, doit être respectée.
Pour le SNES-FSU, aucune confusion ne doit avoir lieu entre les deux domaines administratif et pédagogique.
Actuellement, l’évaluation a plus comme objectif de quantifier un pseudo-mérite que de participer à l’amélioration de la qualité du travail des personnels. Les professeurs sont de plus en plus sommés d’appliquer des « bonnes pratiques », variables et parfois contradictoires, utilisées par la hiérarchie dans l’objectif de peser sur le déroulement de la carrière. Par ailleurs, l’inspection est trop souvent ressentie comme un jugement, pouvant placer les collègues en situation de perte de confiance voire de souffrance professionnelle. Enfin, les pratiques actuelles sont source de profondes inégalités en fonction des disciplines. Nous y reviendrons.

Le système actuel d’avancement d’échelon à trois rythmes aboutit à une hiérarchisation artificielle des collègues. En effet, l’administration doit trouver chaque année 30 % de collègues qui seront promus au grand choix, 50 % au choix et 20 % à l’ancienneté. Ces pourcentages, totalement arbitraires, sont constants depuis des décennies.
L’avancement d’échelon chez les professeurs agrégés fournit un exemple remarquable des contradictions de ce système. Ainsi, malgré l’instauration d’une grille de référence de notation pédagogique commune à toutes les disciplines, il est difficile pour les corps d’inspection de trouver les 20 % de collègues ayant le moins « mérité »

Dans notre académie, nos interventions répétées ont permis des améliorations dans les équilibres disciplinaires.

Si la majorité des disciplines, pour lesquelles les effectifs sont significatifs, tutoit les 30%, certaines continuent de poser problème. Comment expliquer à nos collègues d’Italien, qui sont seulement 11,5 % de promus au grand choix, à nos collègues d’Espagnol, 22 %, à nos collègues d’Anglais, 27,5%, ou à nos collègues de Lettres Classiques, 20%, pour lesquels nos statistiques sont sujettes à caution mais nous y reviendrons qu’ils sont moins méritants que nos collègues des autres disciplines ?
Nous vous demandons de mettre rapidement un terme à ces situations d’iniquité et en priorité aux plus caricaturales.

Autre source d’iniquité, les retards d’inspection.
Si la LOLF fixe une périodicité de 4 ans, nous nous sommes attachés à rechercher les retards d’inspection de 5ans et plus. Là aussi, seules les disciplines pour lesquelles les effectifs sont significatifs peuvent être examinées. Une fois de plus, le record est détenu par l’Italien, 33,3 % des collègues connaissent un retard d’inspection de 5 ans et plus. 23,26 % en Anglais, 16,6% et 19% en SII et Technologie, 27 % en Philosophie mais nous touchons aux limites de l’exercice.
Vient maintenant la situation des Lettres Modernes et Classiques. Le fichier Excel déposé sur AIDOP fait apparaitre des retards d’inspection de 16,35 % en Lettres Modernes et 17,72 % en Lettres Classiques. Mais il semblerait que le fichier Excel ne corresponde pas exactement aux listings. Les informations sont différentes, nous avons repéré quelques cas, nous y reviendrons. Cela nous interroge cependant sur la correspondance de ces documents. Nous y voyons là une erreur matérielle et ne tirons aucune conclusion sur l’évolution du dialogue social.
Pour revenir au « pati », comme on dit à Nice, des Lettres, des collègues ont été inspectés, ils n’ont pas reçu de rapport d’inspection : ont-ils été produits ? Où sont-ils ?... Des collègues inspectés ont reçu des arrêtés annuels de notation. Ces arrêtés ne faisaient apparaitre aucune modification de la notation pédagogique. Les collègues les plus « obstinés » ont demandé des explications et ont obtenu une modification de leur note pédagogique. Nous souhaitons vivement que ces errances cessent, nous avons de bonnes raisons de penser qu’elles vont cesser, et nous souhaitons vivement que les situations de nos collègues soient revues.

Enfin, c’est une tradition mais elle n’est pas convenue.
Nous adressons aux membres de cette CAPA nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année.
Nous adressons également aux services en plus des remerciements pour le travail qu’ils ont réalisé, la qualité des échanges et l’accueil qu’ils nous ont réservé, tous nos vœux de bonheur et de dégel du point d’indice.