12 avril 2010

Mutations, Carrières

Mouvement intra-académique 2010 : annus horribilis ?

En document joint, nous publions un tableau statistique très instructif (confessons-le, c’est aussi un peu technique !), qui offre un avant-goût des conditions techniques dans lesquelles le mouvement 2010 va se dérouler.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les perspectives sont sombres : tout laisse craindre en effet un nouveau triste record, après le calamiteux mouvement intra 2009 (taux de satisfaction inférieur à 25% pour les participants volontaires)...

Ci-dessous, nous publions un tableau statistique très instructif, qui chiffre, discipline par discipline :

  • le nombre de postes offerts au mouvement intra-académique [1]
  • le nombre de participants obligatoires [2]
  • le nombre de postes « gelés » pour accueillir les stagiaires 2010-2011 [3]
Postes - Intra 2010

Ce tableau offre un avant-goût des conditions techniques dans lesquelles le mouvement 2010 va se dérouler : comme nous l’avons annoncé dans nos bulletins académique et national, elles s’annoncent tendues globalement, avec de fortes disparités entre disciplines.

Comment lire le tableau ?

Au mouvement intra-académique, on mute sur des postes vacants (06 ; 83) et sur les postes libérés par des participants volontaires [4] au mouvement. Plus il y a de postes vacants, plus la mobilité est importante, et inversement [5].
C’est pourquoi une attention toute particulière doit être portée à la colonne « différence totale » [6] du tableau :

  • quand ce chiffre est positif, nous avons plus de participants obligatoires que de postes vacants, et les postes risquent d’être très « chers » ; le jeu de « chaises musicales » du mouvement va mécaniquement affecter « l’excédent » des collègues en ZR [7]
  • quand ce chiffre est négatif, nous avons moins de participants obligatoires que de postes vacants, et les chances de muter sont (relativement !) plus importantes : tout indique que la discipline comptera moins de TZR en 2010-2011 -ou qu’il restera des postes vacants, même si ce phénomène reste marginal à ce jour…

Quels enseignements en tirer ?

D’abord, des enseignements ciblés :

  • Les postes fixes risquent d’être très difficiles d’accès en Mathématiques, Sciences physiques, Histoire-géographie, en anglais, en espagnol, etc. ; par exemple, en mathématiques, nous aurons 87 « entrants » pour 70 postes vacants, dont 13 sont gelés pour les stagiaires 2010-2011 et 11 acquis d’avance à des collègues en mesure de carte scolaire… restent 46 postes vraiment offerts au mouvement, soit un « surplus » relatif de 41 professeurs, qui devraient abonder les effectifs des TZR ;
  • la mobilité devrait être moins affectée en documentation, en technologie, en économie-gestion B, en lettres modernes… mais elle demeurera faible [8] ;

...mais aussi des enseignements plus globaux :

Comme nous l’annoncions dans l’US et dans Nice-SNES, le mouvement intra 2010 sera contraint : nous payons dans notre droit à une mobilité choisie cinq années de destructions de postes aux niveaux national et académique. Le combat du SNES, sur les bases les plus unitaires possibles, contre cette politique de sape du service public d’éducation et de la fonction publique en général est plus que jamais d’actualité.
Fidèle relais d’une politique nationale régressive, le recteur ne peut feindre d’en ignorer ces conséquences techniques et devra utiliser tous les moyens possibles pour en atténuer les effets sur la mobilité des collègues, notamment en injectant (contrairement à ce qu’il avait fait l’an passé) dans le mouvement intra-académique tous les postes qui se libéreront d’ici les instances d’affectation : postes libérés par des collègues mutés à Mayotte, en Polynésie, par des collègues en détachement à l’étranger, dans l’enseignement supérieur, etc….

Les enseignants, CPE et CO-Psy participant au mouvement intra-académique devront être particulièrement attentifs à leur stratégie. Nombreux à chacune de nos réunions, nombreux à nous avoir sollicités lors de nos permanences, nombreux à nous adresser leur fiche syndicale, ils en sont conscients. À l’heure où nous écrivons ces lignes et bien que le serveur académique soit fermé depuis le 1er avril, ils peuvent encore s’adresser au SNES (permanences pendant les vacances) avant de signer et de retourner au recteur leur confirmation de participation au mouvement : plus que jamais, dans un tel contexte, les élus SNES sont leurs plus sûrs soutiens !

Pour une riposte syndicale forte

Les perspectives sont sombres, mais nous continuons de penser qu’il n’y a pas de fatalité : face à un pouvoir déterminé à abattre l’École en laquelle nous croyons et le Service public tel que nous le concevons, nous avons besoin d’un SNES fort, pour impulser un rapport de force enfin gagnant.

Les actions initiées depuis le premier trimestre (pétitions, grèves, rassemblements, manifestations…), dans le cadre le plus unitaire possible, ont rassemblé à chaque fois une part croissante de la profession. Pour leur donner encore plus de poids, mobilisez-vous, participez aux actions et à la réflexion collectives, renforcez le syndicat de la profession en (ré)adhérant et en faisant adhérer au SNES !