L’édition 2007 du mouvement intra ressemble à s’y méprendre aux précédentes, mais présente également quelques caractéristiques propres, conditionnées par un contexte particulier.

Des procédures inadéquates dans un contexte de pénurie

Triste héritage du ministère Allègre, le mouvement déconcentré en deux temps impose aux personnels des procédures d’une grande complexité et d’une lisibilité toute relative, tout en offrant au service public d’éducation un outil de couverture des besoins d’une piètre efficacité.

Cette année, l’application, précipitée en dépit de nos mises en garde, du décret Robien par le recteur a encore compliqué la donne, par l’implantation de postes à complément de service antistatutaires car situés dans plusieurs communes. Notre intervention dès l’annonce de l’abrogation du décret a permis de retirer du mouvement la plupart de ces postes : nous avons ainsi obtenu que la victoire des enseignants mobilisés depuis huit mois se traduise concrètement dans la nature des postes attribués.
Mais au total, avec ou sans les « postes Robien », le nombre des supports proposés au mouvement était une nouvelle fois insuffisant : 672 postes pour 2324 participants, dont 692 candidats « obligatoires » (entrants au mouvement inter, mesures de carte scolaire, réintégrations) et 798 TZR.

Une fois de plus, c’est sous de sombres augures que s’annonçait le mouvement.

Une machine à décevoir

Comme c’était prévisible, la machine à fabriquer de la déception a encore tourné à plein régime. En effet, malgré l’action des commissaires paritaires du SNES, qui ont amélioré les mutations de nombreux collègues par rapport aux projets rectoraux :

  • 14% des participants obligatoires ont été affectés en extension, c’est-à-dire hors vœux, souvent loin de leurs premières préférences ; la plupart d’entre eux (85 collègues sur 97) sont affectés sur une ZR non demandée, et verront les inconvénients de la flexibilité s’ajouter à la déception du mouvement intra.
  • 39% seulement des participants volontaires au mouvement ont obtenu satisfaction.
  • Le retour des bonifications avait suscité des espoirs chez les TZR de l’académie, qui ont participé massivement au mouvement ; mais les conditions dans lesquelles celui-ci se déroule n’ont permis qu’à 31% d’entre eux d’obtenir la mutation désirée.
  • Pour 226 TZR de l’académie stabilisés sur poste fixe en établissement, 235 nouvelles affectations en ZR ont été prononcées, essentiellement pour des collègues ex-stagiaires, qui entreront dans le métier dans des conditions pas forcément idéales. L’effectif des TZR de l’académie devrait être globalement stationnaire pour 2007-2008...

Deux urgences : des postes à hauteur des besoins, d’autres règles

Le SNES continue de revendiquer un retour à un mouvement à l’échelle nationale, seul à même de permettre une couverture optimale des besoins du service public d’éducation, une certaine fluidité des opérations et le plein exercice d’une mobilité choisie des personnels. Il réitère ses propositions de rééquilibrage des barèmes afin de mieux prendre en compte la totalité des situations individuelles.
Au-delà, le nerf de la mobilité, ce sont les postes : leur nombre dans l’académie de Nice est notoirement insuffisant pour assurer une offre de formation suffisamment riche et un taux d’encadrement décent (dans ce domaine nous sommes de l’aveu même du ministère 30e sur 30 en lycées, 28e en collèges) ; il est également un obstacle insupportable à la mobilité choisie des collègues... Et les annonces budgétaires pour 2008, qui confirment le choix de ne pas remplacer un départ en retraite sur deux, n’offrent pas de perspectives très engageantes.
Arracher de nouveaux droits et de meilleures conditions de gestion des personnels, améliorer l’efficacité du service public d’éducation, exiger un investissement éducatif à la hauteur des enjeux sociaux et économiques... Au-delà de l’analyse du mouvement intra-académique 2007, il s’agit bien là de batailles cruciales que la profession aura à conduire dans les semaines et les mois à venir. Le SNES y prendra toute sa part.