La CAPA s’est tenue à Nice le 1er juin 2006 ; elle a été suivie de la CAPN les 4, 5, 6 juillet.
Dans leur déclaration liminaire, les élus SNES, SNESUP et SNEP-FSU ont condamné le nouveau dispositif d’accès à la hors classe, d’abord parce qu’il prétend favoriser la promotion « au mérite » de quelques-uns au détriment de la revalorisation de tous, contrairement aux engagements pris en 1989 ; ensuite parce qu’il institutionnalise, par l’introduction dans le barème de nouveaux discriminants, l’inégalité des collègues en fonction d’avis discrétionnaires.
Nous avons dit l’hostilité de toute la profession à une dérive qui affaiblit les garanties collectives et remet en cause la définition même de nos métiers : si nous sommes mis en concurrence, et départagés arbitrairement, quel travail en équipe, quelle indépendance pédagogique pratiquer ? Quelle culture commune, quelles valeurs citoyennes transmettre à nos élèves ?
La revendication du SNES a été rappelée : les carrières des agrégés doivent être revalorisées, pour permettre une juste reconnaissance de nos qualifications et renforcer l’attractivité de notre métier. Pour cela, la grille de nos rémunérations doit faire l’objet d’une reconstruction incluant les indices de la hors-classe sur onze échelons à parcourir selon un rythme d’avancement unique. Il y a plus d’efficacité à en attendre pour le service public que de la reconnaissance du « mérite » de quelques uns contre tous.
Nous avons relevé les précautions de bon aloi prises par le recteur dans l’établissement de ses propositions : les avis « exceptionnel » et les premiers rangs au classement étaient en effet réservés à des collègues au 11e échelon. Nous avons en revanche eu à déplorer de lourds déséquilibres :
1. Déséquilibre hommes/femmes : 34,3% des hommes promouvables étaient proposés contre seulement 26,4% des femmes.
2. Déséquilibres entre disciplines : par exemple, 46% des promouvables en STI étaient proposés, contre 21% en sciences physiques ou 24% en lettres modernes. La question de la fréquence des inspections a été reposée avec force.
3. Déséquilibres en termes d’ancienneté : 24 collègues ayant passé 4 ans ou plus dans le 11e échelon manquaient à l’appel, alors que figuraient 145 collègues ayant 1, 2, ou 3 années d’ancienneté dans le 11e échelon, et 203 collègues des 8, 9 et 10e échelons !
Nous avons suggéré au recteur les modifications à effectuer pour remédier à ces déséquilibres. Au terme de longues discussions et d’une longue interruption de séance, nous avons été en partie écoutés... et les déséquilibres dénoncés en partie atténués.
Au final, les propositions adressées par le recteur (310 en tout) au ministre en vue de la CAPN n’étaient certes pas pleinement satisfaisantes (loin s’en faut !), mais comportaient pour l’essentiel des profils de candidats conformes à l’esprit de la hors-classe. 52 d’entre eux ont été finalement promus à l’issue de la CAPN : tous étaient au 11e échelon, trois avaient 3 ans d’ancienneté dans le 11e échelon, tous les autres davantage (Cf. graphique ci-dessous et tableau en document joint).
Les projets ministériels en vue de la campagne 2007 ne sont pas encore connus, mais nous pouvons d’ores et déjà nous atteler à la mobilisation de la profession, pour construire la riposte et emporter enfin la nécessaire revalorisation de nos carrières.