Déclaration liminaire SNES-FSU, SNESUP-FSU
CAPA d’avancement d’échelon des certifiés
Lundi 14 janvier 2008
A l’occasion de la première instance de cette nouvelle année permettez moi au nom du SNES d’adresser à l’ensemble des membres de cette commission nos meilleurs vœux.
Des conditions de travail qui se dégradent
Pourtant la situation que nous concocte le ministre et le recteur pour la prochaine rentrée est catastrophique pour les personnels que nous représentons ici et pour les usagers de l’école à savoir nos élèves. On aurait pu croire la politique du pire était atteinte, avec la suppressions en 3 ans de 276 emplois d’enseignants.Mais malheureusement les dernières annonces et les documents de travail que vous nous avez fait parvenir vendredi dernier atteste d’une nouvelle dégringolade de notre situation avec la suppression annoncée par le ministre de 185 emplois d’enseignants que le recteur semble vouloir traduire par près de 300 fermetures de postes ! Et si vous permettez l’expression « cerise sur le gâteau » une partie des postes supprimés sera transformé en heure supplémentaire ! La célèbre devise présidentielle du travailler plus pour gagner plus atteint là l’absurde ! Vous irez expliquez à nos collègues qui forment des élèves pour qu’ils puissent s’insérer par l’emploi dans la vie sociale que leurs formateurs leur prennent 3 500 possibilités d’emplois ! Je pourrai aussi développer longuement sur les intentions belliqueuses de notre ministre, de ce gouvernement et des commissions ad hoc qui sont censées améliorer nos conditions de travail et tout cela montre en réalité une même volonté commune de vouloir augmenter encore notre charge de travail et nous décentrer encore un peu plus de notre mission première : l’enseignement de notre discipline de formation et de recrutement devant les élèves. Nous sommes bien face à une politique qui tourne le dos à l’élévation du niveau de qualification pour la jeunesse de demain.
Une notation et des promotions qui manquent d’équité
Vous pourriez croire que ces propos sont bien éloignés de l’ordre du jour de la CAPA de ce jour mais il n’en est rien. La notation et l’avancement d’échelon sont un des éléments d’une carrière dont chaque fonctionnaire sur l’ensemble du territoire national et académique doit pouvoir bénéficier et sauf erreur de ma part vous considérez comme les membres de l’inspection qu’il s’agit de promotions. Alors que notre employeur arrête de nous prendre pour des imbéciles en confondant volontairement promotion et pouvoir d’achat. La réalité de nos salaires est affligeante : des débuts de carrière proche du SMIC : 1,14 fois le salaire minimum alors que la rémunération de base d’un certifié en début de carrière il y a 20 ans était 2,07 fois supérieure au SMIC ! Quelle dégringolade. Si on ajoute à cela la valeur du point d’indice qui ne cesse de diminuer depuis 20 ans faute de revalorisation ce sont plus de 20% de perte de pouvoir d’achat que nous avons perdus comme l’a brillamment démontré Gari bobo économiste de renom dans une étude universitaire. Pour notre part en plus de l’augmentation de la valeur du point d’indice nous exigeons refonte de la grille indiciaire permettant une carrière accélérée en 20 ans avec un rythme unique d’avancement : celui du grand choix actuel avec un échelonnement indiciaire de 495 à 782 intégrant ainsi les actuels indices de la hors classe dans une carrière en 11 échelons.
Non content de confondre promotion et pouvoir d’achat, notre employeur n’ a plus qu’un mot à la bouche : le mérite ! et nous nous l’avons chiffré la disparité de traitement entre collègues qui font le même métier dans des conditions de plus en plus difficile c’est 135 000 euros. On pourrait s’attendre face à une telle somme à un peu de sérieux et d’équité de la part de notre employeur, mais malheureusement il n’en est rien. Au contraire les disparités que nous avons dénoncé depuis plusieurs années perdurent et s’aggravent :
disparités hommes-femmes, disparités entre disciplines, disparités entre type d’établissement, disparités en fonction des zones géographiques, disparités du rythme d’inspection.
Une grille cible mal menée
A tout cela s’ajoute une répartition des notes qui est bien loin d’utiliser toutes les possibilités de la grille cible. Une première analyse montre un positionnement des certifiés de l’académie -par rapport à la grille cible : les collègues de l’académie seraient moyens voire bons dans les échelons 5 à 7 avec 12 points de moins que la moyenne nationale en « C » et une répartition conforme en « A » et « B ».
Par contre dans les échelons 8 à10, les choses changent singulièrement : des notations hors grille en « C », ce qui mérite pour le moins de rechercher des explications, puis un « A » qui diminue nettement. En clair les collègues certifiés de l’académie de Nice qui acquièrent de l’expérience seraient donc de plus en plus mauvais puisque le « A » perd 8 points par rapport au national au 9è et 10e échelon !De plus dans ces échelons, le « C » augmente de manière significative.
Nous avons aussi pris le temps de travailler sur les retards d’inspection et constat rassurant ? ce sont dans le 9e et 10e que les retards sont les plus importants avec respectivement 41% et 32% ! Peut être que nos collègues ne sont pas plus mauvais en avançant dans le métier...mais qu’ils ne sont pas inspectés souvent.
Quelques données pour observer les distorsions disciplinaires et par échelon :
- au 8e échelon : en Anglais et en HG peu de notes dans le « C » près de respectivement 7 et 6% ( 20% dans la grille cible nationale) ; mais en HG peu de notes dans le « A » : 18% au lieu des 20% dans la grille cible nationale donc un écrasement dans le « B ». Des écarts surprenants : dans les disciplines « génies » moins de 3% en « C » pour 18% en lettres !
En mathématiques :l’ensemble est bon 90% de notes entre le « A » et le « B » donc tous les collègues sont décalés vers le haut mais pas très haut. - au 9è échelon : très peu de collègues sont notés en « A » dans l’académie. même dans les disciplines où les collègues sont bien notés (maths, HG, génies) sont inférieurs à 30%.donc il y a une tendance générale à l’écrasement dans le « B ». En lettres et en anglais, peu de collègues notés dans le « A » : 16% alors que 31.5% sont notés dans le « A » en éco gestion !
Les collègues d’anglais sont particulièrement « mauvais » ou maltraités car même si le % national est respecté, au niveau académique comparé aux autres disciplines, de nombreux collègues sont dans le « C » : 21.1% ! - au 10è échelon : nos collègues d’anglais sont toujours aussi « mauvais » par rapport au national : 25%en « C » !
L’anglais toujours avec seulement 13% dans le « A » et en majorité dans le « A3 », alors qu’en éco G 31% des notes sont dans le « A1 » et « A2 » et 36 % pour les génies 36% ! En lettres modernes la notation est correcte à cet échelon : 35% dans le « A » et 4% dans le « C ». A noter en HG un écrasement dans le « B » avec 66% et 17% dans le « C » et le « A ».
On nous promet depuis deux ans un examen collectif avec les représentants élus des personnels pour rendre plus juste cette situation, mais le silence de l’employeur est assourdissant. Comptez sur nous pour faire en sorte que les engagements pris soient tenus pour la prochaine campagne de promotion et que l’utilisation des 135 000 euros qui correspondent au « différentiel » financier entre une carrière au grand choix et à l’ancienneté se fasse dans l’équité pour l’ensemble des certifiés.