4 décembre 2015

Sections départementales

Motion soumise à la signature des personnels du collège P. Langevin de Carros

Motion soumise à la signature des personnels du collège P. Langevin de Carros

Nous sommes convoqués pour participer à des réunions pour la mise en place de la
réforme des collèges.

Nous avons pourtant exprimé à de nombreuses reprises (grèves très majoritaires en mai et octobre, motion en CA, informations aux parents...) comme partout en France, notre refus d’une réforme rejetée par 70 % de la profession.

La seule « réponse » que la ministre a apportée aux revendications des personnels ( « j’écouterai mais je mettrai en œuvre la réforme du collège ») se traduit dans notre
académie par la mise en place chaotique d’un plan de formation à notre destination.

L’enthousiasme est si grand que des collègues notoirement opposés à cette réforme ont été convoqués pour devenir formateurs ! Comment imaginer la réussite d’une formation qui reposerait sur des personnels hostiles ?!

Nous ne demandons pas de l’ écoute ni des formations, mais un moratoire sur la réforme et la réouverture de discussions avec nos organisations représentatives.

Par la présente nous tenons à vous signifier que nous refuserons de nous impliquer dans ces formations. De même, nous n’accepterons pas de donner de notre temps pour organiser la mise en œuvre de la réforme à la rentrée 2016, comme cela nous sera demandé.

En outre, nous ne reconnaissons aucun pouvoir d’autorité au Conseil pédagogique .
C’est pourquoi nous ne nous sentirons en aucune façon engagés par des orientations ou des décisions qui pourraient être prises en son sein et notamment les choix des EPI qui entraîneront immanquablement des dissensions entre les personnels.

Nous ne sommes pas opposés par principe à l’interdisciplinarité ni à l’aide aux élèves ;
nous les pratiquons quotidiennement.

Nous sommes opposés à leurs modalités de mise en œuvre imposées par les textes.

La réforme s’appuie en effet sur l’augmentation dangereuse de l’autonomie des
établissements. Ainsi 20% des horaires seraient gérés localement sous prétexte d’une adaptation au public avec la possibilité de moduler les horaires d’enseignement
disciplinaire d’un établissement à l’autre de telle sorte que les élèves d’un même niveau pourraient se voir proposer des horaires différents selon l’établissement où ils sont scolarisés. C’est la fin du cadrage national des horaires d’enseignement.

L’interdisciplinarité (EPI ou Enseignement pratique interdisciplinaire) et l’accompagnement personnalisé seraient mis en place sans moyen de concertation entre les personnels et au détriment des horaires d’enseignement strictement disciplinaire.

Qu’attendre d’une interdisciplinarité imposée de manière bureaucratique, qui ne
correspondra pas forcément à de réels projets au service des élèves ?

Qu’attendre de l’accompagnement personnalisé en classe entière, ce qui peut aller jusqu’à 24 élèves dans notre collège ?

Est-ce bien l’intérêt des élèves de leur retirer des heures d’enseignement disciplinaire pour financer de telles mesures ?

La langue vivante 2 serait introduite dès la 5e avec des horaires insuffisants, alors que la majorité des sections bilangues serait supprimée, ainsi que toutes les sections euro, ce qui fragilise l’offre linguistique.

Des enseignements seraient menacés comme les langues anciennes qui ne pourraient être maintenues, avec des horaires amputés, que si l’EPI correspondant était mis en place au préalable, mettant en concurrence les disciplines et les personnels.

Notre charge de travail se trouverait accrue avec une mise en place de toute la réforme en 2016 : en plus des nouveaux programmes sur tous les niveaux, une nouvelle organisation (AP et EPI, fonctionnement en cycles) exigeant des temps de concertation importants, non prévus.... Quel intérêt y a-t- a cette mise en place à marche forcée ? Où se trouve la cohérence avec la rédaction des programmes par cycles : les élèves de 6e, 4e et 3e ne feraient qu’une partie des programmes ?!

Notre liberté pédagogique serait attaquée car nombre de décisions seraient soumises au conseil pédagogique, présidé par le chef d’établissement.

Pour toutes ces raisons, nous n’acceptons pas cette réforme qui fragiliserait notre
établissement et qui loin de répondre à l’exigence de progrès provoquerait la
désorganisation et une baisse de la qualité de l’enseignement dispensé.

Une réforme ne peut se faire contre les personnels qui devront la mettre en œuvre