Dégraisser, dégraisser, dégraisser...
Nos élèves et nos collègues vont connaître la « rupture » dès la prochaine rentrée.
Pour répondre à l’exigence du président de la république de dégraisser la fonction publique d’Etat, le budget 2008 de l’Education nationale supprime 9130 emplois dans le second degré Pour répondre au slogan présidentiel « travailler plus pour gagner plus » 3500 de ces emplois supprimés sont transformés en heures supplémentaires.
Dans notre académie, le ministre a décidé de supprimer 185 emplois dont 106 transformés en heures supplémentaires.
Rappelons une fois encore que notre académie est moins bien dotée que les autres. De l’aveu du ministre, 224 emplois supplémentaires pour la rentrée 2007 auraient été nécessaires pour qu’elle se situe à la moyenne nationale. Les classes y sont en moyenne plus chargées (26^ème sur 30 pour les collèges, dernière des 30 académies pour les lycées).
En réalité, le recteur supprimera dans les établissements de notre académie l’équivalent de 286 postes dont 233 seront remplacés par des heures supplémentaires.
Si le recteur a pu passer sous silence ces suppressions lors de sa conférence de presse en s’en tenant à la version officielle ministérielle, il ne les a pas démenties à l’occasion du Comité Technique Paritaire Académique du 21 janvier lorsque les représentants du SNES et de la FSU lui ont montré les conséquences des choix politiques de l’actuelle majorité.
Pour les collèges, les SEGPA et les UPI de notre département, le recteur a décidé de supprimer l’équivalent de 71 postes en heure poste et de les remplacer par l’équivalent de 74 postes en heures supplémentaires. Il communique ainsi sur le maintien du taux d’encadrement en faisant le pari que les enseignants accepteront sans broncher des volées d’heures supplémentaires. Pourtant dans notre académie 5,5 millions d’€ d’HS n’ont pas été consommés en 2007 (100 millions au niveau national !) et 4 millions en 2006.
Lors du Comité Technique Paritaire Départemental le 30 janvier, l’inspecteur d’académie a présenté les dotations des établissements pour la rentrée 2008. Bien entendu, cela correspond aux grandes lignes définies par le ministre et le recteur. Alors que nos établissements accueilleront le même nombre d’élèves qu’à la rentrée 2007, *1733 heures poste sont supprimées* (soit l’équivalent de 96 postes) et remplacées par 1715 heures supplémentaires (soit l’équivalent de 95 postes) ! Les heures supplémentaires sont doublées dans les dotations.
Dans bon nombre d’établissements, il faudra supprimer des postes, contraindre les collègues à des compléments de service dans d’autres établissements pour éponger ces heures supplémentaires. Les personnels de direction de nos établissements seront-ils évalués, comme notre ministre, en fonction de leur capacité à faire accepter aux enseignants les HS ?
L’inspecteur d’académie n’a pas caché que les demandes de temps partiel seront regardées à la loupe. C’est inacceptable !
L’intervention scandaleuse du ministre de l’Education sur RTL à la veille de la grève du 24 janvier prend ici tous son sens « Pour avoir une meilleure rémunération, il suffit qu’un enseignant accepte de faire quelques tâches supplémentaires ».
Nous avons dénoncé cette politique de mépris du service public d’Education et de ses personnels. Nous avons indiqué à l’inspecteur d’académie que nous accompagnerons les collègues qui individuellement ou collectivement refuseront ce marché de dupes imposé à tous les salariés « travailler plus pour gagner plus ».
Informations pratiques
Vous trouverez en annexe un tableau résumant la dotation de chaque collège. Elle est globale et comprend donc la dotation pour le collège et le cas échéant la SEGPA ou l’UPI. Le tableau présente en heures poste et en HS des comparaisons avec la dotation de l’année précédente.
Nous sommes intervenu sur les sections ENAF que l’IA a choisi de financer différemment cette année en augmentant les HS. Il s’est engagé à revoir la question. Les établissements qui accueillent ces sections peuvent s’attendre à des transformations de quelques HS en heures poste.
Nous sommes aussi intervenus sur les heures de coordination pour nos collègues PE enseignant en UPI. Là aussi, l’IA s’est engagé à revoir la question et les établissements qui accueillent une seule UPI ou lorsque l’UPI n’est pas « adossée » à une SEGPA devraient recevoir une à deux heures en plus.
Le dispositif « découverte professionnelle 6 heures » implanté en lycée professionnel se verra complété d’une section supplémentaire au lycée des Palmiers à Nice s’ajoutant aux 6 existantes (Dolle Antibes, Escoffier Cagnes/mer, Hutinel Cannes, de Croisset Grasse, Valéry Menton, Sola Nice).
Et maintenant
Les pressions dans les établissements d’opposer les collègues, les équipes disciplinaires vont être grandes. La répartition de la dotation doit être obligatoirement examinée en commission permanente et votée en conseil d’administration.
Bien entendu, le SNES appelle les collègues à refuser les heures supplémentaires au delà de l’heure imposable et à dénoncer cette politique qui remet en cause la revalorisation des rémunérations pour tous en alourdissant la charge de travail et participe de l’objectif d’affaiblir, voire de remettre en cause les règles statutaires en individualisant les conditions de service, d’emploi et de rémunération.
Le SNES propose un plan d’action dans les établissements s’inspirant du canevas qui vous vous a été envoyé par mail et consultable sur http://www.nice.snes.edu/article.php3?id_article=192
Fin mars se tiendra le CTPD de carte scolaire (ouvertures et fermetures de poste). Pour mener cette bataille, nous aurons besoin de toutes les informations nécessaires : répartition, compléments de service, vote en CA, motions, demandes de transformation d’HS,...
Nous restons bien entendu à votre entière disposition pour toute aide ou complément d’information.
Pour la section départementale du SNES et pour les représentants de la FSU au CTPD, Alain Galan