Déclaration liminaire de la FSU au CTSD des Alpes-Maritimes du 28 janvier 2014.
Rentrée 2014 : la grande illusion
De déplacement en déplacement, de déclaration en déclaration, le ministre de l’Éducation nationale et le gouvernement, clament partout la priorité à l’Éducation.
S’il est vrai que reconstruire la formation des enseignants, des CPE et des COP est un chantier difficile et que le gouvernement s’y est attelé, s’il est vrai que la priorité au 1er degré donne lieu à des créations nettes d’emploi (hors emplois de stagiaires) et à une nouvelle politique indemnitaire, le second degré est oublié voire sacrifié.
Pour préparer la rentrée dans notre département 98 897 heures sont nécessaires pour mettre en place les structures qui découlent des horaires réglementaires et appliquer la réglementation sur les décharges de service. Madame le recteur vous a accordé 96 743 HP et vous en implantez 94 989 hors réserves et dotations spécifiques (légitimes par ailleurs). Le déficit est donc de 3908 HP soit l’équivalent de 217 emplois : 97 en collège et SEGPA, 118 en lycée général et technologique, 9 en lycée professionnel.
Les heures supplémentaires sont donc nécessaires pour répondre aux obligations horaires des élèves.
Le même calcul pour l’année passée fait apparaître un déficit de 173 emplois.
La situation s’aggrave encore, c’est ça la réalité du changement.
Les tours de passe-passe de Madame le recteur n’y changeront rien. Alors que le ministre, a l’occasion du CTM, a confirmé la suppression de 11 ETP dans notre académie, alors qu’à la rentrée nous avons accueilli l’équivalent d’un collège supplémentaire (600), et l’attribution de 35 ETP d’HS. Madame le recteur par une miraculeuse addition croit pouvoir communiquer, et non informer, sur l’attribution de 24 postes supplémentaires. L’École est une affaire sérieuse.
Dans les établissements, la rentrée va se préparer non pas en tenant compte des besoins des élèves, mais en « explorant » les disciplines pour lesquelles des HS pourront être consommées.
Les délais imposés (remontée prévue le 13 février) sont très serrés et il y a un risque important que le débat dans chaque établissement, sur la question de la rentrée 2014, soit escamoté.
Mais c’est peut-être l’objectif, il ne faut pas polluer les élections municipales par des questions qui ne concernent ni les personnels, ni les parents d’élèves, ni les citoyens.
Nous vous demandons de repousser les remontées au 21 février.
Nous vous demandons également d’être très attentifs sur les conditions dans lesquelles les projets de répartition, seront soumis au vote dans les C.A. :
• La répartition doit être votée
• Le C.A. peut amender la proposition du chef d’établissement
• En cas de vote défavorable, la répartition qui s’applique est celle présentée au C.A. et non celle du chef d’établissement.
Si par cas une consigne syndicale devait organiser la rentrée dans les établissements, merci de nous le signaler, nous avons des propositions à faire.
Nous souhaitons également attirer votre attention sur trois points particuliers.
Les SEGPA
L’an dernier la capacité de 3 SEGPA a été réduite pour financer par redéploiement des ULIS. Cette année la même opération est envisagée pour trois autres. Si adapter les structures à la population scolaire ne pose pas pour nous problème, le calendrier des CDO est en décalage par rapport à la préparation de la rentrée.
La CDO proposera des orientations en SEGPA après les opérations de recalibrage. Nous souhaiterions que l’inverse soit fait.
Des établissements vous solliciteront.
La pondération en E.P.
Mesure phare de la refonte de l’EP, les pondérations seront mises en place à la rentrée dans 2 établissements dont un sur le 06. Les attentes des collègues dans ces établissements sont fortes et rejoignent ce qui leur est proposé : avoir du temps pour pouvoir faire mieux leur travail.
Les collègues de Maurice Jaubert, Jules Romains, Pablo Picasso, Paul Langevin, Les Vallergues, les Mûriers et Gérard Philipe s’étonnent d’avoir été oubliés.
La pondération de 1.1 est certes une bonne chose, mais comme toute expérimentation demande à être encadrée et balisée fermement : elle doit correspondre à une décharge horaire et non à une bonification en HS ; Il faut donner les moyens aux collègues de profiter de cette opportunité pour démontrer que cela correspond à un besoin. Ces décharges entraineront automatiquement des besoins en BMP ou CS qui doivent être pris en compte lors de la préparation de la rentrée dans l’établissement.
L’UNSS
Pour la rentrée 2014, le nouveau décret sur le sport scolaire, qui confirme l’attribution dans le service de chaque enseignant d’EPS des trois heures d’UNSS hebdomadaires et indivisibles destinées à l’animation des associations sportives, rentrera en vigueur. Nous espérons que certains écueils des rentrées précédentes seront évités. En effet, il conviendrait de porter une attention particulière à la construction et à l’appariement des BMP en EPS afin que chaque TZR en AFA puisse bénéficier d’un service « respecté ».
D’autre part, nous constatons l’absence des heures de coordination des districts UNSS. Serait-ce un oubli ?
Dans le cas contraire, cette décision serait surprenante dans la mesure où le ministre de l’Éducation nationale a rendu un arbitrage favorable afin que la rémunération de ces heures apparaisse dans les nouveaux textes statutaires. Nous connaissons votre attachement au service public du sport scolaire et vous savez que la coordination des districts UNSS constitue la colonne vertébrale du bon fonctionnement des associations sportives des établissements. Dans ce contexte de reconnaissance du sport scolaire par les plus hautes instances, nous vous saurions gré de bien vouloir nous rassurer au sujet de l’attribution de ces heures.